Le Mouvement pour La Refondation du Mali(MOREMA) a procédé au lancement de ses activités, le dimanche 4 mars 2021 au Palais des sports sis à l’ACI 2000. C’était en présence de son président, l’ancien bâtonnier des avocats du Mali, maître Kassoum Tapo, des religieux, Chouala Baya Haïdara, des représentants d’autres religieux comme Ousmane Madani Haïdara, d’une vingtaine de partis politiques, des Mouvements politiques comme le CDR etc.
Le Palais des sports a fait le plein, dimanche dernier. Le MOREMA veut passer à une vraie démocratie, s’engager à une vraie citoyenneté, à une vraie nation. En tout cas, c’est ce qu’a laissé entendre son président, maître Kassoum Tapo. Il s’agit d’un Mouvement qui entend fédérer toutes les énergies, toutes les sensibilités ; c’est pourquoi, il a ratissé large chez toutes les couches. Comme l’a dit le représentant du CDR, par son secrétaire général, Boubacar Yalacoué et Chouala Bayaya Haïdara, leurs organisations seront présentes sur tout ce qui concourt à la reconstruction du pays, à la démocratie, à la préservation des droits de l’Homme. C’est pourquoi, le représentant du CDR n’a pas fait de dentelle dans son intervention. M. Boubacar Yalcoué a rappelé les raisons et a, en même temps, dénoncé l’arrestation arbitraire de leur mentor par les autorités de la transition. Il dira que le CDR est partie intégrante du MOREMA, car partout où on parle de reconstruction du pays, le CDR sera présent. Il a expliqué également, le contexte dans lequel leur leader a été arrêté et a indiqué à ses militants qu’étant en prison depuis le 21 décembre, le sort de Ras bath et co-accusés est fixé au 19 avril prochain par la Cour Suprême qui va y statuer. Le vice-président du parti ADR, M. Konaté, a invité les Maliens au rassemblement. Selon lui, c’est une nécessité pour les Maliens, les Démocrates de s’unir pour la Refondation du Mali. Le même son de cloche pour Chaoula Baya Haïdara qui, à son tour, n’a pas fait de cadeau aux autorités de la transition. Selon lui, ils ont été contactés par maître Tapo pour la Refondation d’un pays qui se cherche, qui se trouve dans de nombreuses difficultés. Chouala, comme c’est de lui qu’il s’agit a, pour sa part, invité les autorités de la transition à faire face aux problèmes réels du pays et à mettre fin aux menaces, aux arrestations arbitraires des citoyens. Selon Chouala, le pays se trouve empiétré dans une grave situation d’insécurité, de cherté de la vie, de la hausse des denrées de première nécessité. Cependant, il n’a pas manqué de saluer l’effort consenti ces dernières semaines par les autorités pour la baisse des produits, des denrées, car, nous sommes à quelques encablures de ce mois de ramadan. Il a invité la population à veiller sur les prix fixés par l’Etat. « Nous aiderons les autorités dans les reformes en cours », a dit Chouala. Et, à lui d’ajouter qu’ils ne demanderont aucune contrepartie, aucune récompense de la part des mêmes autorités. Il dira que pour lui, c’est la Mali qui compte, rien que le Mali et qu’aucun sacrifice n’est de trop.
Maître Tapo, le président du Mouvement, a tout d’abord rendu hommage à l’Archevêque et au Pasteur en raison de cette fête de Pâques. Selon lui, avant la création de ce mouvement fédératif de toutes les sensibilités, ils sont, tour à tour, passés chez tous ces religieux de quels que bords que ce soit, les notabilités de Bamako etc. Maître Tapo a attiré l’attention des uns et des autres que si on ne prend garde, notre richesse commune est en train de s’effondrer. « Le Mali se perd, se meurt, le bateau Mali est en train de prendre de l’eau de tout part », a dit l’ancien Bâtonnier. Selon maître Tapo, le pays s’écroule sur le plan social, moral, économique. Les valeurs ancestrales qui reposent sur la dignité ont disparu, va-t-il indiquer. Et, selon lui, la chose qui compte aujourd’hui est l’argent. Il va s’empresser d’ajouter que la corruption devient endémique, le nord nous échappe, le sang des innocents coule dans le centre du pays, les jeunes vont à l’exode et meurent dans les océans. Selon le président du MOREMA, ils pensent que les Maliens doivent se retrouver, se pardonner, se réconcilier, sans distinction de race ni d’ethnie. Le MOREMA, va-t-il indiquer, veut s’engager à une vraie nation, celle qui prône une même nationalité, un seul peuple. Il a lancé un appel à tous les Maliens de l’intérieur et de l’extérieur à se rassembler pour accompagner la transition. Le MOREMA, propose le dialogue inclusif, a dit maître Tapo. Et, selon lui, le défi ne peut être relevé que dans la paix sociale.
Fakara Faïnké
Source: Le Républicain- Mali