Aurélien Bernier se demande s’il faut désobéir à l’Union européenne : « Le 9 juin, l’élection des eurodéputés opposera des partis qui s’accommodent de la primauté des règles communautaires sur les lois nationales. En France, cette suprématie a été confortée par des décisions de justice et par un consensus entre libéraux et socialistes. En irait-il de même si demain la droite et l’extrême droite dominaient le Parlement européen ? Et qu’en pense la gauche ? »
Pour Jean de Gliniasty, la France et le Sud global ont raté leur rendez-vous : « Après avoir longtemps cultivé une diplomatie autonome, la France ne cesse de s’aligner sur le reste de l’Occident. Les conflits en Ukraine et à Gaza ne l’amènent guère à se distinguer des États-Unis et des autres États européens. Les recompositions géopolitiques en cours et l’affirmation des pays du Sud justifieraient au contraire la poursuite d’une voie “ gaullo-mitterrandienne ”. »
Hèctor Estruch et Vladimir Slonska-Malvaud voient en Madrid un refuge latino-américain : « Depuis le milieu des années 2010, de riches Latino-Américains, en particulier vénézuéliens, choisissent de s’installer dans la capitale espagnole. En parallèle, des centaines de milliers de leurs compatriotes moins privilégiés viennent occuper les emplois les plus précaires ou monter des petits commerces. Parmi eux, de potentiels futurs électeurs que la droite cherche à séduire. »
Pour Rodrigue Nana Ngassam, au Congo, l’État est failli et les populations vivent un clavaire : « Après un moratoire de vingt ans, Kinshasa a rétabli la peine de mort le 15 mars, notamment pour les militaires accusés de trahison et les « bandits urbains ». Censée affermir l’autorité de l’État, cette mesure est en réalité l’aveu d’une impuissance. Depuis son indépendance en 1960, la République démocratique du Congo subit la prédation de ses dirigeants et la convoitise de ses voisins. »
Erik Kennes et Nina Wilén décrivent le tourbillon sans fin des conflits au Congo : « Depuis mars, le M23, mouvement rebelle congolais soutenu par le Rwanda, encercle à nouveau Goma, la capitale du Nord-Kivu. Malgré d’importants moyens et le soutien de plusieurs organisations régionales et internationales, Kinshasa accumule les revers militaires. Pourquoi les accords de paix successifs échouent-ils systématiquement ? »
Akram Belkaïd voit la guerre venir entre Israël et l’Iran : « Alors que les bombardements israéliens et les combats se poursuivent dans la bande de Gaza et que la situation humanitaire ne cesse de s’y dégrader, un nouveau conflit aux conséquences potentiellement dévastatrices vient d’être évité entre Tel-Aviv et Téhéran. Pour autant, rien ne semble pouvoir mettre fin à la logique d’affrontement entre ces deux ennemis. »
Dans le monde entier, selon Daniel Finn, les rues sont avec Gaza et les élites derrières Israël : « On n’avait plus vu cela depuis la mobilisation de 2003 contre la guerre d’Irak menée par MM. George W. Bush et Anthony Blair. Le 11 novembre dernier, selon les organisateurs, plus de 800 000 personnes auraient défilé à Londres en solidarité avec Gaza. Les manifestants ciblaient le gouvernement conservateur comme le Parti travailliste, qui lui aussi a pris fait et cause pour Israël. »
Alain Gresh nous explique comment « Tsahal » est entrée dans nos salons : « Pour défendre ses intérêts, imposer son récit et faire taire ses contempteurs en se présentant le plus souvent comme victime de ses ennemis arabes, Israël dispose d’un vaste réseau d’ambassadeurs et de propagandistes en tout genre. Sa stratégie est d’autant plus efficace que Tel-Aviv bénéficie de la sympathie de nombreux médias occidentaux. »
Le Diplo prévoit des JO sans joie : « Paris 2024, des Jeux sans joie. Pour Philippe Descamps, le ruissellement du sport d’élite est introuvable : « Spectacle total, les Jeux olympiques d’été occupent une place singulière dans l’imaginaire collectif forgé par un cadrage médiatique consensuel. La fuite vers le gigantisme dissimule toutefois mal la liste des engagements non tenus… »
Pour Margot Hemmerich, le chantier des JO “ durables, inclusifs et solidaires ” est inachevé : « Les organisateurs affichent leur ambition de préparer les premiers Jeux durables, inclusifs et solidaires. En Seine-Saint-Denis, où sont construites une grande partie des installations, on mesure déjà la réalisation mais aussi les limites de ces promesses touchant aux conditions de travail comme aux retombées économiques et sociales.
Frédéric Vial estime que l’enthousiasme olympique ne se décrète pas : « Les autorités présentent les Jeux olympiques de Paris comme une chance pour la France, mettent en avant le rayonnement du pays, les retombées économiques, l’héritage du projet de Pierre de Coubertin, et les effets sur le moral des Français. Mais l’enthousiasme olympique ne se décrète pas. Il se prépare et se construit. »
Pour Marc Laimé, l’environnement a été sacrifié à l’agrobusiness : « Déclenchées par la concurrence déloyale des céréales ukrainiennes, les mobilisations des agriculteurs européens ont débouché sur un renoncement à toute ambition écologique. En France, le gouvernement et l’agro-industrie ont ainsi détourné la colère paysanne pour éviter de répondre aux vraies questions que posent la disparité des revenus, des conditions de travail et le libre-échange. »
Selon Pierre Puchot, la forêt française, en tant que bien commun, est en danger : « En France, les trois quarts de la forêt demeurent privés, et souvent exploités selon des pratiques disparates et impropres. Les vieilles forêts ont, elles, disparu des plaines, et ne représentent plus que 2 à 3 % de la couverture forestière en métropole. C’est pourtant là que se situent les enseignements et la richesse génétique à même de sauver ce qui peut l’être face au changement climatique.
Maëlle Mariette a rencontré la France des nouveaux “ nouveaux pauvres ” : « Le gouvernement français annonce davantage d’austérité. Ses propres statistiques établissent pourtant que de plus en plus de ménages ne parviennent pas à couvrir plusieurs dépenses de la vie courante – chauffage, alimentation ou entretien du véhicule. Parcourir la Bretagne permet d’apprécier l’ampleur des dégâts, notamment en milieu rural et périurbain. »
Souvenons-nous avec Benjamin Fernandez d’une “ belle grève de mai ” un an avant Mai 68 : « Un an avant Mai 68, mouvement de grève le plus important de l’histoire de France, une ville de 63 000 habitants vit près de 50 000 manifestants réclamer de meilleurs salaires. Était-ce la répétition générale ? En tout cas un moment de grande solidarité entre les diverses catégories d’ouvriers de Saint-Nazaire, mais également entre cette masse de salariés et l’ensemble de la population. Destination commune : la victoire. »
Eugenio Renzi nous présente le cinéaste Wang Bin (“ de douleur et d’espoir ”) : « De ce cinéaste unique, découvert en 2003 avec le documentaire « À l’ouest des rails », on dit qu’il capture le travail tel qu’il s’exerce en Chine. Certains vantent une œuvre en rhizomes, où chaque proposition se nourrit de celles qui l’ont précédée, et les complète. De film en film, Wang Bing compose un portrait de son pays, inattendu, en fraternité avec ceux qui le font vivre. »
Pour Vincent Berthelier, le grand remplacement est un roman : « Le 10 avril dernier, les députés européens ont adopté le pacte sur la migration et l’asile, qui durcit les contrôles aux frontières de l’Union. En kiosques, le numéro 194 de Manière de voir raconte ce monde barricadé, où l’Occident vit dans l’angoisse d’un afflux d’étranges étrangers ou de réfugiés climatiques. Une certaine littérature a pu contribuer à façonner cet imaginaire. Le 10 avril dernier, les députés européens ont adopté le pacte sur la migration et l’asile, qui durcit les contrôles aux frontières de l’Union. »
Fabien Ginisty nous promène en BlaBlaCar : « Bla-Bla cool Moi, c’est Fabien (4,8/5 – 30 avis). Ma première fois, c’était avec Jean-Luc (4,8/5 – 65 avis). Nous étions en 2009 et j’en garde un super souvenir. Bien entendu, le but de mon inscription n’était pas de rencontrer Jean-Luc. Je ne m’étais pas non plus inscrit pour limiter mes émissions de dioxyde de carbone (CO2) mais simplement pour rallier Paris depuis Toulouse à moindres frais, seule option possible maintenant que je n’avais plus droit à la carte 12-25 de la SNCF. En tapant « covoiturage », j’étais tombé sur… « covoiturage.fr », qui apparaissait en tête des résultats. Le site Internet était plutôt ludique, l’annonce de Jean-Luc correspondait à ce que je recherchais en termes d’horaires, et le prix défiait toute concurrence : je me suis inscrit. En trois clics, j’étais devenu un usager. Le service était gratuit et il n’y avait aucune transaction financière transitant par le site. À la fin du trajet, j’avais donné un billet à Jean-Luc et je l’avais remercié pour le détour. Aujourd’hui, avec mon smartphone, je continue à utiliser le service, renommé BlaBlaCar en 2013, mais pourquoi ai-je l’impression, avec beaucoup d’autres, de m’être fait rouler ? »
Source: https://www.legrandsoir.info/