Israël nie avoir commis des crimes de guerre, notamment dans ou autour des hôpitaux de Gaza, où il affirme que toutes ses activités militaires étaient justifiées par la présence de combattants du Hamas. Les hôpitaux sont protégés en temps de guerre par des traités internationaux, en vertu desquels les attaques contre eux peuvent être considérées comme des crimes de guerre au sens de la CPI, bien que dans certaines circonstances, ils puissent perdre cette protection s’ils sont utilisés comme bases militaires.
Mais, malgré les déclarations des représentants israéliens selon lesquelles il y avait des bases souterraines du Hamas, après la prise de l’hôpital, Israël n’a pas été en mesure de prouver au monde l’emplacement de la base du Hamas dans les hôpitaux.
Netanyahou demande à Biden de le sauver du procès. Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahou, a demandé au président américain Joe Biden d’empêcher la Cour pénale internationale (CPI) d’émettre des mandats d’arrêt contre de hauts responsables israéliens responsables de crimes de guerre dans la bande de Gaza. «Les États-Unis ont déclaré lundi qu’ils s’opposaient à l’enquête de la Cour pénale internationale (CPI) sur la conduite d’Israël à Gaza, alors que des responsables israéliens -selon des informations- craignaient que le tribunal basé à La Haye ne délivre bientôt des mandats d’arrêt», a rapporté France 24.
La CPI, située à La Haye, est une juridiction pénale internationale permanente, et à vocation universelle, chargée de juger les personnes accusées de génocide, de crime contre l’humanité, de crime d’agression et de crime de guerre. Elle soupçonne Benjamin Netanyahou, le ministre de la Sécurité Yoav Gallant et le chef d’état-major de l’armée israélienne Herzi Halevi de crimes de guerre. Auparavant, les médias avaient rapporté que la CPI s’apprêtait à émettre des mandats d’arrêt contre au moins trois hauts responsables israéliens, et nous parlons de l’enquête sur les crimes de guerre commis en 2014.
Selon le portail Axios, citant deux responsables israéliens, Benjamin Netanyahou a appelé en urgence Joe Biden le 29 avril, exprimant son inquiétude quant à l’éventuelle décision du tribunal de La Haye.
Le porte-parole du département de la Défense des États-Unis John Kirby, n’a pas commenté les informations du portail sur le contenu des négociations entre Benjamin Netanyahou et Joe Biden.
Sur X, Benjamin Netanyahou a pris la parole dans une vidéo pour dénoncer les accusations de la CPI. «Il faut entendre cela pour le croire. La Cour pénale internationale de La Haye envisage d’émettre des mandats d’arrêt contre de hauts responsables gouvernementaux et militaires israéliens en tant que criminels de guerre», dénonce-t-il.
Pour Netanyahou, on ne peut pas accuser un pays construit par des survivants de Holocauste et qui a «l’une des armées les plus morales au monde» de crimes de guerre. «Gouvernement et vous, il faut entendre cela pour croire que la Cour pénale internationale de La Haye envisage d’émettre des mandats d’arrêt contre de hauts responsables du gouvernement et de l’armée israéliens en tant que criminels de guerre. Ce serait un scandale aux proportions historiques. Des organismes internationaux comme la CPI ont été créés à la suite de l’Holocauste commis contre le peuple juif, ils ont été créés pour prévenir de telles horreurs et prévenir de futurs génocides. Aujourd’hui, la Cour internationale tente de mettre Israël dans le noir alors que nous nous défendons contre les terroristes et les régimes génocidaires. L’Iran, bien sûr, travaille ouvertement à détruire le peuple juif, un et unique État juif», s’insurge Benjamin Netanyahou dans la vidéo sur X.
«En qualifiant les dirigeants et les soldats israéliens de criminels de guerre, nous verserons du carburéacteur [carburant de type kérosène] sur les feux de l’antisémitisme, ces feux qui font déjà rage sur les campus américains et dans les capitales du monde entier. Ce sera également la première fois qu’un pays démocratique se bat pour la vie de son propre peuple selon les règles de la guerre est lui-même accusé de crimes de guerre. L’armée israélienne, est l’une des armées les plus morales au monde, qui prend des mesures sans fin pour éviter les pertes civiles et des mesures qu’aucune autre armée ne prend lorsqu’elle combat un terroriste ennemi qui utilise ses propres civils comme boucliers humains», a poursuivi le Premier ministre d’Israël.
«La CPI ciblerait la démocratie appelée Israël et, en ciblant Israël, la CPI ciblerait toutes les démocraties car cela porterait atteinte à leur droit inhérent à se défendre contre le terrorisme sauvage», conclut Benjamin Netanyahou.
En 2022, la Cour pénale internationale a émis un mandat d’arrêt contre le président russe, Vladimir Poutine, et la médiatrice russe pour les enfants, Maria Lvova-Belova, les accusant d’avoir expulsé illégalement des enfants ukrainiens après l’invasion de l’Ukraine par l’armée russe. Cette commande a reçu le soutien des États-Unis et d’autres pays occidentaux ce qui n’est pas le cas aujourd’hui avec les crimes israéliens en Palestine.
Pour Amnesty International, il existe «des motifs raisonnables de croire que le seuil indiquant que des actes de génocide» ont été commis par Israël a été atteint.
«Les procureurs de la Cour pénale internationale ont interrogé le personnel des deux plus grands hôpitaux de Gaza, ont déclaré deux sources à Reuters, première confirmation que les enquêteurs de la CPI discutaient avec des médecins d’éventuels crimes dans la bande de Gaza», annonce Reuters. «Les sources, qui ont demandé à ne pas être identifiées en raison de la sensibilité du sujet, ont déclaré à Reuters que les enquêteurs de la CPI avaient recueilli les témoignages du personnel ayant travaillé dans le principal hôpital de la ville de Gaza, au nord de l’enclave, Al Shifa, et dans l’hôpital principal à Khan Younis au sud, Nasser», continue l’agence anglophone. «L’une des sources a déclaré que les événements entourant les hôpitaux pourraient faire partie de l’enquête de la CPI, qui entend des affaires pénales contre des individus pour crimes de guerre, crimes contre l’humanité, génocide et agression», fait savoir Reuters.
«Durant le conflit, les deux principaux hôpitaux de Gaza ont tous deux étés des cibles israéliennes très médiatisées : encerclés, assiégés et pris d’assaut par les forces israéliennes qui ont accusé les militants du Hamas de les utiliser à des fins militaires, ce que le Hamas et le personnel médical nient. Ces derniers jours, les responsables palestiniens ont également exigé des enquêtes après que des centaines de corps aient été exhumés dans des fosses communes à Nasser. Les deux sources n’ont pas été en mesure de dire si de telles tombes faisaient partie d’un interrogatoire», conclut l’agence de presse anglophone.
source : Observateur Continental