L’histoire de la communauté scientifique nous révèle encore une autre trouvaille extraordinaire. Suivant les informations obtenues du « Monde », il s’agit d’une expérience ressemblant à un début d’un film de science-fiction où des chercheurs sont parvenus à rétablir certaines fonctions neuronales dans des cerveaux de porcs morts depuis plusieurs heures. L’annonce a été publiée le mercredi 17 avril courant dans la revue de nature.
Les chercheurs insistent à travers cette découverte « qu’ils n’ont repéré dans les cerveaux étudiés aucune activité électrique » qui serait le signe « des phénomènes de science ou de perception ». « Ce ne sont pas des cerveaux vivants, mais des cerveaux dont les cellules sont actives », clarifie Nenard Sestan, l’un des acteurs de l’étude. Aussi précise-t-il que ces travaux montrent « qu’on a sous-estimé la capacité de restauration cellulaire du cerveau».
Quant au communiqué de la nature, ces résultats laissent penser que la détermination des neurones après l’arrêt du flux sanguin « pourrait être un processus de longue durée et non rapide ». Selon la science, les cerveaux des mammifères sont très sensibles à une diminution de l’oxygène qui leur est fourni par le sang. Quand l’afflux sanguin est interrompu, invoquent les données scientifiques, le cerveau cesse d’être oxygéné, ce qui l’endommage de façon irrémédiable. En effet, les chercheurs ont utilisé 32 cerveaux qui ont été prélevés sur des porcs morts depuis quatre heures. Grâce à un système de pompes baptisé BrainEX, ils les ont aspergés durant six heures avec une solution spéciale à une température équivalente à celle du corps (37 degrés). Cette solution destinée à remplacer le sang, était conçue pour oxygéner les tissus et les protéger de la dégradation liée à l’arrêt du flux sanguin. Ce système s’est soldé à la diminution de la destruction des cellules cérébrales, à la préservation des fonctions circulaires, restauration d’une activité synaptique (signaux électriques ou chimiques dans la zone de contact entre les neurones). À entendre lesdits chercheurs, cette trouvaille pourrait aider à mieux comprendre le cerveau en l’étudiant surtout de façon post-mortem avant qu’il ne se dégrade. Comme pourrait également ouvrir la voie à des techniques permettant de le préserver après une attaque cardiaque. Outre cela, indiquent les chercheurs, ça pourrait théoriquement ressusciter un cerveau mort, ce qui reste pour l’instant une science-fiction.
Mamadou Diarra
Le Pays