Après avoir écarté de son chemin le MNLA à N’Tilit, la Milice d’autodéfense GATIA, qui se réclame proche de Bamako, gagne du terrain. Le samedi, elle a pris le contrôle de Tessit avec comme objectif principal la prise de la ville de Kidal, toujours aux mains des narco-djihadistes du MNLA.
La bataille de N’Tilit dans le sud-est de Gao lève un peu plus le voile sur la capacité réelle du MNLA. Peut-on donc conclure que les choses se corsent autour du MNLA ? Serait-il en train de perdre son influence avec son partenaires français ? Rien n’est moins sûr. Mais, le coup de fil du président français, François Hollande, à son homologue malien, El Hadj Ibrahim Boubacar Kéïta, l’enjoignant de parapher vite un accord afin de permettre une clarification des positions en dit long. La décision de remobilisation de Barkhane et de la MINUSMA ne sont étrangères à cette situation. Les récents revers militaires subis par le MNLA ne fait confirmer ce que tout le monde savait déjà. La correction à lui infliger par le GATIA est consécutive à l’audace du MNLA à vouloir désarmé de force les combattants de cet autre mouvement d’autodéfense, positionné à N’Tilit. Ce qui sied lieux à l’armée malienne qu’au MNLA. Il s’agit d’un rôle régalien de l’Etat soucier de protéger le citoyen en interdisant le port d’arme aux non militaires.
Mais, le MNLA sûr du soutien de la France voulait montrer qu’il est le seul maitre des lieux. Le mouvement attaque les positions du GATIA. Mais très rapidement les éléments du GATIA prennent le dessus en tuant 8 combattants du MNLA et récupéré d’important quantité d’armes et de munitions à N’Tilit, une ville située à environ 180 kms de Gao. Un second affrontement, qui a eu lieu à 80 kms de Gossi tournera l’avantage du GATIA. Malgré l’appel à l’aide lancé par les bandits du MNLA, la France reste sourde car ayant compris la perfidie des apatrides. Auréolé par cette victoire GATIA a pris le contrôle de la ville de Tessit. Selon de sources bien introduites le mouvement se préparait à poursuivre son offensive sur deux fronts du côté de Menaka et du côté de Tessit pour mieux se positionner sur le terrain afin de peser lourd dans les négociations à Alger.
Avant ces deux affrontements, la France aurait déconseillé le MNLA à s’attaquer à la milice d’autodéfense IMGHAD, qui est lourdement armé et composée de combattants aguerris et déterminés à éviter à leur teranga une éventuelle partition voulu par des gens venus de nulle part qui au nom d’une prétendue indépendance de l’Azawad ont plongé le Mali dans les ténèbres. Selon ce conseiller communal de la ville de Menaka, si la capitale des Ifhoga venait à tomber cela va accélérer les pourparlers d’Alger qui sont dans l’impasse à cause des exigences utopiques du MNLA.
Il faut signaler cette guerre crée un autre problème. Il s’agit de la cohabitation de deux concepts territoriaux : les vestiges de l’Empire songhoï et l’Azawad, qui est une création artificielle des idéologues occidentaux, qui entretiennent le mythe des yeux bleus. Il revient donc aux songhoï de se battre pour sauvegarder leur identité. Sinon, les idéologues européens du MNLA sont à l’oeuvre pour la falsification de l’histoire sous le nez et la barbe de tout le monde.
Badou S. Koba