«Il n’y a pas qu’en Centrafrique qu’on demande le départ des troupes de Déby»L’arrivée de deux contingents tchadiens dans la ville de Kidal après la mort dans un attentat à la voiture piégée de deux soldats sénégalais ne semble pas être du goût des groupes armés du nord du Mali.
Pour manifester leur mécontentement, des hauts responsables du MNLA et du HCUA sous la conduite d’Ambéry Ag Rhissa et du colonel Malick Ag Achérif ont tenu une réunion au cours de laquelle, ils ont exigé le retrait pur et simple du contingent tchadien de la ville.
Les responsables des deux groupes armés sont déterminés à faire partir le contingent tchadien connu pourtant pour son sérieux et son engagement. Ces responsables ont, semble-t-il, entrepris des démarches auprès de la force serval afin d’obtenir d’elle le retrait du Tchad. Cette demande de retrait est intervenue après que des soldats tchadiens eurent ouvert le feu sur deux motocyclistes tous combattants du HCUA.
Selon une source sécuritaire, ces deux combattants ont forcé un check point contrôlé par les militaires tchadiens et en dépit des tirs de sommation, les deux assaillants ont refusé de s’arrêter ne donnant plus d’autre choix aux casques bleus tchadiens que de leur tirer dessus. Le même jour, un cas similaire s’est produit au niveau du marché de Kidal non loin de la BMS quand des casques bleus sénégalais ont aussi tiré sur un véhicule qui a refusé de s’arrêter à un barrage.
On se rappelle que les rapports ont toujours été tendus entre les soldats tchadiens et ces bandes armées du nord au motif que les Fatim (soldats tchadiens) n’ont jamais voulu ménager ces bandits contrairement aux autres casques bleus et la force serval. Pour rappel courant juillet, la tension était très tendue à Kidal entre le Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA) et la Force tchadienne basée au camp 2 de l’armée malienne.
Le MNLA reprochait à la force tchadienne de favoriser l’arrivée de l’armée malienne. Un attentat kamikaze avait été en son temps perpétré contre les militaires tchadiens au marché de Kidal causant la mort de trois soldats. Les troupes tchadiennes lors d’une enquête avaient remonté jusqu’au propriétaire du véhicule (un officier du MNLA) qui a été utilisé par le kamikaze. Le MNLA avait mobilisé ses partisans pour manifester devant le camp où résidaient les Tchadiens.
Ces derniers ont failli riposter mais un de leurs commandants a ordonné de ne pas tomber dans la provocation. Finalement, c’est sous la contrainte de l’armée française que les Fatim avaient quitté la ville pour se déployer à Tessalit et Aguel Hoq.Le MNLA et le HCUA chercheraient-ils à entreprendre la même action pour contraindre les Tchadiens à se replier?
Par Abdoulaye DIARRA
Source: L’indépendant