C’est fait. L’Assemblée nationale de la 6e législature a adopté sa toute première Loi sur la santé. À travers ladite Loi, l’Association internationale de Développement (IDA) accorde au gouvernement de la République du Mali, un prêt d’un montant de onze millions huit cent mille (11 800 000) euros, soit sept milliards sept cent quarante millions deux cent quatre-vingt-douze mille six cents (7 740 292 600) F CFA. Le remboursement du prêt, selon le rapport de la commission santé de l’Assemblée nationale, sera effectué sur une période de trente-huit (38) ans, y compris un déféré d’amortissement de six (6) ans commençant à courir à compter de sa date de signature. Les dates de paiement sont, précise le rapport de l’honorable Marcelin Guenguéré, le 15 mai et le 15 novembre de chaque année.
Selon le rapport de la commission dirigée par l’honorable Guenguéré, cet accord de financement avec l’IDA est nécessaire parce que sur les cinquante-cinq milliards six cent trente-quatre millions sept cent quarante-trois mille neuf cent trente-quatre (55 634 743 934) F CFA, environ vingt milliards (20.000.000.000) F CFA ont été mobilisés.
Avant le vote de la loi, plusieurs questions orales ont été adressées au ministre de la Santé et des Affaires sociales, Michel Sidibé. Au cours de ces travaux, des députés ont pointé de doigts les failles dans la communication du gouvernement dans le cadre de la lutte contre la Covid-2019. Beaucoup, surtout les élus du nord, ont dénoncé les manquements dans la prise en charge des malades. Les questions sur l’utilisation des fonds destinés à la lutte contre la Covid-2019 ont été posées au ministre Sangaré.
Changer le système de santé au Mali
En réponse aux questions, le ministre Michel Sangaré a salué les efforts du gouvernement de la République du Mali dans la lutte contre la Covid-2019. Selon lui, le taux de guérison augmente au Mali. Quant au taux de cas positifs, il est en train de baisser à Bamako. « On a 62% de taux de guérison aujourd’hui. Nous ne présentons que 1% du poids de la maladie en Afrique. À Bamako, le taux de cas positif est en train de baisser », a-t-il laissé entendre avant de promettre que l’État fera tout pour aussi baisser les cas positifs partout à travers le pays.
Michel a, par ailleurs, tenu à préciser que personne ne sait à quand prendra fin cette pandémie. « Nous n’avons aucune visibilité aujourd’hui sur la fin de cette pandémie. Aucun scientifique, aucun épidémiologiste ne peut dire de ce que demain sera fait. Il ne faut pas qu’on rêve : il n’y a pas de médicament, il n’y a pas de vaccin. La seule issue, c’est les mesures barrières », a-t-il laissé entendre. Pour le ministre, le système de santé malien est mauvais. Il a donc proposé de le changer. « Il nous faut complètement une refondation totale de notre système de santé. Il y a une inadéquation entre l’offre et le système. Il faut qu’on change le visage de la santé au Mali », a-t-il précisé.
À la fin des débats, la Loi a été adoptée à 123 voix pour, à voix contre et 3 abstentions.
Il faut préciser que lors de cette séance d’hier, les membres de la Haute Cour de Justice ont prêté serment.
Boureima Guindo
Source: Journal le Pays- Mali