Ils étaient nombreux à être reçus en audience par l’imam Mahmoud Dicko. Venus de plusieurs associations, ces gros bras du Mali ont voulu intercéder dans la gestion des problèmes opposant le pouvoir en place aux contestateurs qui exigent la démission d’IBK. Parmi les gros bras présents, figurait Béni Danio, porte-parole du groupement des gros bras du Mali et l’association des bras valides. À sa prise de parole, Beni a été on ne peu plus clair : « Nous prions notre père imam Dicko pour qu’il accepte de dialoguer avec les autorités du pays ». Selon lui, les gros bras du Mali travaillent pour eux et n’ont été ainsi envoyés par personne pour la tenue de cette audience avec Dicko.
Pour sa part, Mamadou Diarra, président de l’Association des bras valides, invite l’imam à dialoguer avec les autorités du Mali. Cela, au lieu de poursuivre avec ces marches dans le pays. Ce dernier reconnait que Dicko fait un « combat noble » qu’apprécient les gros bras. Par ailleurs, Mamadou a demandé à l’imam de sursoir, pour l’instant, à la marche. Après avoir remis le coran au président d’honneur de la CMAS, les gros bras ont supplié Dicko afin qu’il accepte pour le chérif de Nioro de dialoguer avec le régime.
Dans sa réponse, l’imam Mahmoud Diacko précise : « Vous m’avez prié de surseoir à mon combat en me donnant le coran alors que vous ne connaissez pas le sens de cela ».Puis d’ajouter : « Êtes-vous des vieux pour ainsi me demander de renoncer à mon combat en me remettant un coran ? M’aviez-vous vu faire quelque chose qui détruit ce pays pour me supplier ainsi ? Êtes-vous des vieux ou des imams du pays pour ainsi me supplier avec le coran ? Non, vous ne devez pas agir ainsi parce que vous êtes les gros bras du pays », a-t-il laissé entendre.
« Vous qui me demandez de me calmer, croyez-vous que je suis un semeur de trouble ou un destructeur du pays ? Avez-vous appris cela quelque part ? Ce sont ceux qui gouvernent mal ce pays, détournent les deniers publics, et empêchent les enfants d’aller à l’école qui détruisent plutôt ce pays, pas moi », argue-t-il. Mahmoud Dicko n’en décolère pas et clarifie aux visiteurs que ce sont ceux qui ont détérioré la justice et les comportements de nos citoyens qui ont plutôt ruiné ce Mali, pas lui. « Ce sont des mauvais gouvernants qui ont mis le feu dans ce pays », a-t-il dit. Aux jeunes, il rappelle que le nord n’appartient plus au Mali. Aussi, a-t-il souligné aux jeunes que rien ne va plus dans ce pays.
Aucune autorité ne peut, selon l’imam, actuellement aller à Kidal sans payer de l’argent. Il déplore que le drapeau du Mali ne puisse plus flotter à Kidal par la faute de la mauvaise gouvernance. Étant dans tous ces problèmes, le régime nous a plongés dans une crise postélectorale, a-t-il expliqué aux gros bras. Mécontent de certains mots de ses visiteurs, Dicko soutient : « Le combat, ce n’est ni la personne d’IBK ni la mienne, mais c’est plutôt la sauvegarde du pays. C’est le Mali qui est en train de disparaitre ». L’imam Dicko donne sa position aux gros bras : « Je n’accepte pas que vous veniez me manquer du respect ».
Mamadou Diarra
Source: Journal le Pays- Mali