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Le ministre Abdoulaye Diop : « Nous ne conclurons un accord que si nous estimons qu’il va dans le sens de l’intérêt supérieur du peuple malien »

Le président français, François Hollande, a dit qu’il veut un accord entre protagonistes maliens le plus rapidement possible. En conférence de presse ce lundi à Bamako, le ministre malien des Affaires étrangères, Abdoulaye Diop, a fait savoir que « nous ne conclurons un accord que si nous estimons qu’il va dans le sens de l’intérêt supérieur du peuple malien. Nous n’allons pas accepter n’importe quoi. On n’est pas désespéré jusqu’à ce niveau ».

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A la veille de son départ pour Alger dans la perspective de la reprise des négociations inter-maliennes prévue pour le 11 février 2015, le ministre des Affaires étrangères de l’Intégration africaine et de la Coopération internationale, Abdoulaye Diop, a rencontré la presse à son QG à Médinacoura ce lundi 9 février 2015. Objectif : informer l’opinion nationale et internationale de l’état d’esprit de cette reprise des négociations. Abdoulaye Diop était accompagné du ministre de l’Economie numérique de l’Information et de la Communication, porte-parole du gouvernement, Choguel Kokalla Maïga.

Le chef de la diplomatie malienne et chef de délégation gouvernementale à ces pourparlers, a souligné qu’il se rend à ce round avec un esprit constructif, avec le sens de la responsabilité. Il s’agit d’être fidèle à ce qu’a dit le président de la République, Ibrahim Boubacar Kéita : la préservation des lignes rouges que sont l’intégrité territoriale, la forme laïque et républicaine de l’Etat etc. Et selon le ministre, ces lignes rouges sont préservées dans le document de pré-accord proposé par la médiation.

Sans avoir fait un sondage pour le savoir, le ministre Diop estime que le document du pré-accord, qui a été largement diffusé et expliqué aux Maliens, n’a pas été rejeté comme le disent certains, même s’il y a des divergences lesquelles d’ailleurs aident le gouvernement à réfléchir.

« C’est absolument normal que des points de vue divergents s’expriment sur la question et en s’en tenant en termes d’éléments factuels à la Table ronde qui s’est tenu ce week-end et aux représentants des forces vives que nous avons écoutés, j’en tire la conclusion que ce document n’est pas rejeté ».

A en croire le ministre, le document du pré-accord est une base pour aller vers un accord, c’est une base de discussion.  C’est un document de base parce qu’il se situe dans le cadre de la feuille de route et des résolutions des Nations unies. Mais cela ne veut pas dire qu’il n’y a pas des éléments qui méritent qu’on puisse y travailler.

Toutefois, selon le ministre Diop, il y a aussi le fait que les gens n’ont pas certainement eu l’opportunité de prendre connaissance du document et de le comprendre. Parce que, a-t-il dit, on peut même lire le document et ne pas comprendre l’implication. « Dans tous les cas, nous sommes dans une négociation ».

Quand le président français, François Hollande, dit qu’il veut un accord le plus rapidement possible, le ministre des Affaires étrangères du Mali répond que ces types de déclarations ne nous aident pas beaucoup.

« Moi je prends mes instructions auprès du président, Ibrahim Boubacar Kéita et je négocie dans ce cadre exclusivement. Je comprends que nos amis et nos partenaires qui viennent nous aider, soient préoccupés par la situation, ce qui est absolument normal. Ils veulent qu’on aille vite, mais il est évident que l’accord qui va être conclu, en tout cas, en tant que gouvernement, nous ne conclurons un accord que si nous estimons qu’il va dans le sens de l’intérêt supérieur du peuple malien. C’est ça vraiment notre préoccupation. Nous n’allons pas accepter n’importe quoi. On n’est pas désespéré jusqu’à ce niveau. La grande majorité des Maliens veut une paix, mais pas une paix factice. Nous ne devons pas être pessimistes dans cette situation. On a vu des situations similaires dans d’autres pays où cela n’a pas empêché d’obtenir un accord».

En ce qui concerne la Minusma, le chef de la diplomatie malienne souhaite que les amis du Mali aient la responsabilité d’écouter tous les Maliens et non ceux qui ont les armes. Pour lui, ils doivent aussi garder leur neutralité. Il a appelé à un arrêt des hostilités sur le terrain. A en croire le ministre, on n’est pas dans un schéma où la position de force sur la table de négociation dépendra de la force militaire sur le terrain. Malheureusement, c’est ce qui se passe maintenant.

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