Le roi Mohammed VI a estimé mercredi que le Maroc avait vocation à intégrer le club « des pays émergents », affirmant que les prochaines années seraient « décisives » pour ne pas manquer ce « rendez-vous avec l’Histoire ».
Fin juillet, pour le 15e anniversaire de son intronisation, le souverain chérifien avait tenu un discours critique axé sur le social, en appelant à une meilleure redistribution des richesses.
Intervenant mercredi à l’occasion de la « Fête de la Révolution du roi et du peuple », Mohammed VI a cette fois consacré son propos à l’économie, adoptant un ton résolument optimiste.
« Notre modèle de développement a atteint un niveau de maturité qui l’habilite à faire une entrée (…) méritée dans le concert des pays émergents », a-t-il dit.
« L’économie nationale a connu une transformation profonde dans sa structure et une grande diversification dans ses secteurs productifs », a fait valoir Mohammed VI, selon qui le Maroc a réalisé ces dernières années « un taux de croissance élevé et constant (…) en dépit des retombées de la crise mondiale ».
Parmi les réussites, il a cité le développement des infrastructures, une amélioration « du climat des affaires », la création de « pôles compétitifs » ou encore « l’essor » des énergies renouvelables.
« Les prochaines années seront décisives pour préserver les acquis, corriger les dysfonctionnements et stimuler la croissance et l’investissement », a toutefois prévenu le roi, appelant à ne pas céder « à l’autosatisfaction ».
« Soit l’économie marocaine devient une économie émergente grâce à ses potentialités et à la coordination des énergies de toutes ses composantes, soit elle manquera son rendez-vous avec l’Histoire », a-t-il encore souligné.
Pays de 35 millions d’habitants, le Maroc a connu ces dernières années des taux de croissance compris entre 2% et 5%, malgré la crise en Europe, son principal partenaire. Son économie demeure toutefois grandement tributaire du rendement du secteur agricole, qui représente près de 20% du PIB.
Après avoir culminé à plus de 7% en 2012, le déficit public a, de son côté, été ramené à 5,5% en 2013 et devrait repasser sous la barre des 5% l’an prochain.
Au cours de la décennie écoulée, le royaume s’est par ailleurs lancé dans la constitution de grands pôles industriels, dans l’automobile (Tanger-Melloussa) ou encore l’aéronautique (Casablanca-Nouaceur), sans parvenir néanmoins jusque-là à résorber un chômage massif chez les jeunes (près de 30%, contre 10,2% sur l’ensemble de la population).
© 2014 AFP