Du jamais vu dans l’histoire d’un peuple, d’une nation. Ce que nous vivons actuellement au Mali est inédit.
De l’indépendance du Mali à nos jours, des actes concrets ont été posés et demeuraient d’actualité jusqu’à la fameuse signature bizarre d’un accord de défense avec la France sous le PM Moussa Mara. Cet acte m’a tant humilié, comme bon nombre de Maliens. L’état piteux dans lequel le Mali se trouve nous interpelle à plus d’un titre à un sursaut d’orgueil. L’honneur d’une nation ne doit pas être bafoué à cause de malhonnêtes citoyens.
Quant aux changements tant prônés, depuis mars 1991, quel est l’homme politique nouveau qui se présente à nous, au vrai sens du mot ? Nous avons bien compris que Moussa Traoré, accusé de tous les péchés d’Israël, était un obstacle pour l’épanouissement politique de ses véreux politiques parce qu’ils étaient tous sales, impliqués dans le détournement des deniers publics donc en complicité avec la France depuis le fameux sommet de la Baule, une prétendue démocratie, sachant bien que la charte de Kurukan foukan est plus vieille que la constitution de 1789.
C’est après les évènements de mars 1991 et la fameuse expression ‘’Multipartisme intégral’’, que le complot a bien marché. La révolution à laquelle le peuple aspirait venait de voler en éclat, le pays vient d’être livré à des sangsues, à des crève-la-faim, une transition chaotique d’où est né le Mali nouveau et un nouveau départ. Depuis ce jour, aucun acte patriotique n’a été posé dans l’intérêt supérieur de ce beau pays, avec un peuple si pacifique. Mais, doit-on savoir, dans la vie la seule chose qui ne s’offre pas, c’est la liberté.
A toutes les forces vives de la nation, mes chers compatriotes, je demande une chose : il n’est jamais trop tard pour mieux faire, pour réparer des injustices car la situation actuelle du Mali a été planifiée sous Alpha en vue de la destruction programmée de notre armée nationale.
Monsieur le Président, partez comme vous êtes venu. Ne touchez pas à notre Constitution. Si elle a des failles et des insuffisances, le nouveau Président qui sera élu en 2018, de concert avec tous les Maliens en toute souveraineté, en décidera. Cette constitution qui vous a élu ! Depuis la transition, le drapeau malien ne flotte plus à Kidal, l’insécurité est à la porte du secteur vital de l’économie du pays qui reste sous votre tutelle. Alors, le peu qui nous reste, de grâce, laissez-le-nous (Dambé).
Aujourd’hui, vous êtes otage de votre propre système : manque de vision politique avec peu d’inspiration, d’où le pilotage à vue.
Le Mali est devenu une « terre » peu enviable à cause de votre manque de courage à choisir des hommes valables pour redresser la barque.
Les promesses de campagne sont à l’antipode des actes concrets posés. Vous avez demandé aux Maliens de vous accorder leur suffrage et que vous allez restaurer l’autorité de l’Etat. Et si l’Etat même n’existe plus ? Kidal, on en parle plus puisqu’on l’a perdu. J’éviterai de parler de la mise en application de vos différents accords.
A ce cortège d’insatisfactions politiques, j’ajouterais la misère grandissante de nos populations, l’insécurité, l’inquiétude au quotidien, l’angoisse permanente. Chers Maliens, évitons la tentation, il est temps de changer pour de bon. La classe politique malienne n’a plus rien à démontrer aux Maliens. Donc vivement le vrai changement en 2018 et l’émergence des hommes et des femmes qui ne sont jamais trempés dans des histoires de détournement de deniers publics, de faux et usage de faux. L’heure de l’éveil des consciences doit sonner dans le cœur de tout bon Malien pour la bonne marche de la patrie.
Alassane Coulibaly
Mali24