Le mécanisme de l’aide américaine vient de s’ajouter aux nombreuses sources de financement qui feront défaut aux différents secteurs tributaires de l’apport international. Il ne s’agit pas d’un renoncement souverainiste comme la rupture d’avec les ONG, mais c’est tout comme.
Et pour cause : les autorités maliennes de transition ont fait sienne la décision de la nouvelle administration Trumpiste sitôt intervenue et n’ont pas manqué de raisons d’y adhérer. Selon un communiqué du département des affaires étrangères, en effet, la suspension des fonds de l’USAID se justifie par les mêmes arguments brandis par les partisans de Donald Trump, à savoir : les présomptions de financement occulte du terrorisme. Les autorités de transition, selon le même communiqué, se prévalent même d’une posture anticipative en la matière avec un soi-disant refus d’accorder l’avis de non-objection au financement de tous les projets de l’USAID qui rechignaient à passer par le créneau étatique. Sauf que sur la question, la hâte d’avoir raison sur l’ingérence étrangère dans là déstabilisation du Sahel l’aura manifestement emporté sur l’intérêt vital des populations. L’Etat malien venait en effet de cracher sur une aide qu’il croyait définitivement perdue alors que la justice américaine n’avait pas encore dit son dernier mot et n’a point tenu compte du discrédit terroriste jetée sur l’USAID en réhabilitant certaines de ses activités. Et dire qu’en cas de normalisation définitive de l’aide américaine, l’Etat malien n’aura plus le choix que de persévérer dans le renoncement à un financement qu’il a taxé de collusion terroriste.
Source : La Rédaction Le Temoin