Le Syndicat National des ¨Pharmaciens d’Officine privée, SYNAPPO, et le Syndicat National des Pharmaciens du Mali, SYNAPHARM, ont déposé sur la table du Gouvernement un préavis de suspension des prestations de service au compte de l’Assurance Maladie Obligatoire, l’AMO et cela dans toutes les officines et laboratoires privés d’analyses biomédicales.
Pour rappel ce préavis de suspension de service est consécutif à la non satisfaction des revendications des pharmaciens et des laborantins. Les syndicalistes, conformément à la législation, ont donné jusqu’au jeudi 20 mars 2025, date butoir au terme de laquelle ils se verront dans l’obligation de mettre à exécution leur mot d’ordre. Pour les syndicats des pharmaciens et de laboratoires d’analyses biomédicales c’est le non-respect de la convention établie entre les deux partenaires qui est à la base de ce préavis, autrement dit les factures s’accumulent et ne sont non seulement pas payées, mais aussi et surtout plongent de nombreux promoteurs d’officines et de laboratoires dans une situation financière très délicate. A qui la faute ? C’est à coup sûr au gouvernement qui non seulement semble transformer les structures pourvoyeuses de ressources financières en vaches laitières qu’il trait à satiété, mais aussi et surtout n’honore pas ses engagements financiers envers ces structures .Il met du coup ces structures dans des difficultés financières qui les empêchent de respecter leurs engagements vis-à-vis de leurs partenaires et fournisseurs. Les protagonistes trouveront- ils un terrain d’entente avant le jeudi 20 mars ? Nul ne saurait répondre à cette épineuse question, pour la simple raison que le nerf de la guerre qui est l’argent est devenu une denrée rare au Mali. Il est pourtant un impératif absolu pour le gouvernement de trouver un compromis avec les deux syndicats pour éviter cette suspension qui serait synonyme de mort programmée pour les plus démunis
Si tant est que le souci du gouvernement est le bien être de la population, alors il est une obligation absolue pour lui de trouver, de toute urgence, la réponse aux revendications des syndicats des pharmaciens et des laborantins afin de sauver des millions de vies. L’AMO, qui a fait des émules dans la sous-région, à cause de son efficience, est considérée par beaucoup de maliens comme le dernier rempart sanitaire des plus pauvres. Pour rappel l’Assurance Maladie Obligatoire, créée sous le régime d’ATT, dans la douleur et dans une confusion totale au début, a fait son petit bonhomme de chemin avant de devenir l’espoir des plus démunis. Avec l’AMO, l’espérance de vie des maliens s’est véritablement allongée, car de nombreux maliens ont accès aux services sanitaires et peuvent se soigner grâce à l’Assurance Maladie Obligatoire qui est une large chaine de solidarité. Il serait inadmissible de priver le résilient peuple du Mali de ce droit qui est l’accès à l’assurance maladie obligatoire. La balle est désormais dans le camp du gouvernement et il doit rapidement tout faire pour résoudre cette équation au grand bonheur de nombreux maliens.
En somme, vivant dans une atmosphère délétère caractérisée par un mécontentement général et consécutif au prélèvement des taxes sur les télécommunications et le mobile money, les maliens ne savent pas plus à quel saint se vouer. Ainsi pour ne pas en rajouter à la crise de confiance entre gouvernants et gouvernés, pour éviter des remous sociaux, les autorités doivent trouver des solutions idoines pour éviter que cette suspension des prestations de service au compte de l’AMO n’ait lieu.
Youssouf Sissoko