Le président malien Ibrahim Boubacar Keïta a déclaré samedi à Bamako que son pays n’a signé d’accord de réadmission de migrants maliens avec aucun autre Etat, et “ne le fera jamais”, après une récente controverse sur la question.
“On a accusé le gouvernement (malien) d’avoir signé un accord de réadmission. Nous ne l’avons pas fait et nous (ne) le ferons jamais”, a déclaré M. Keïta lors d’une conférence de presse avec le président français François Hollande, à l’issue du 27e sommet Afrique-France vendredi et samedi à Bamako.
“Nous ne voulons pas ajouter à la misère physique humaine la misère morale”, a ajouté le chef de l’Etat malien.
Il a plutôt appelé à lutter contre “les nouveaux négriers, les passeurs, les réseaux clandestins et les trafiquants de drogue” qui profitent de l’émigration clandestine en y poussant les jeunes.
Le Mali a récemment démenti tout “accord de réadmission” de déboutés du droit d’asile, à la suite d’une déclaration de la diplomatie néerlandaise. Le ministère néerlandais des Affaires étrangères avait récemment fait état de la conclusion d’un accord entre l’Union européenne (UE) et le Mali sur le “retour des demandeurs d’asile refusés”, lors d’une visite du chef de la diplomatie des Pays-Bas, Bert Koenders, à Bamako le 11 décembre.
Le ministère malien des Affaires étrangères avait ensuite vigoureusement démenti, renvoyant au communiqué conjoint publié au terme de la rencontre et soulignant que dans ce texte “nulle part, il n’a été question de signature d’un quelconque accord qui permettrait d’expulser nos compatriotes en situation irrégulière en Europe”.
Un plan d’action adopté au sommet de La Valette en novembre 2015 entre États européens et africains prévoit un fonds financier européen de 1,8 milliard d’euros pour aider les pays africains à endiguer les flux de migrants.
Outre le Mali, l’UE cherche à négocier des accords de renforcement de la coopération économique en échange du retour des migrants avec l’Ethiopie, le Niger, le Nigeria et le Sénégal.
Source :AFP