Bamako ne compte pas sur l’aide de l’Union africaine pour résoudre la crise liée au drone de l’armée malienne abattu par l’Algérie. C’est ce qu’a déclaré la membre du Conseil national de transition du Mali, Amina Fofana, au correspondant de l’African Initiative.
« L’Union [africaine] adopte une position pro-occidentale. On peut en dire autant de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO). Nous comptons avant tout sur l’Alliance des États du Sahel (AES), ainsi que sur l’ONU », a déclaré Amina Fofana.
La politicienne a ajouté que, selon elle, les actions de l’Algérie visent à déstabiliser le Mali.
« L’Algérie agit actuellement de concert avec la France, l’Occident et l’Ukraine pour déstabiliser et morceler notre pays. […] L’Algérie et d’autres pays du Maghreb sont devenus en réalité des marionnettes de l’Occident, utilisés contre nous. En outre, l’Algérie cherche à s’emparer de nos ressources naturelles — d’importants gisements de pétrole et de gaz se trouvent à la frontière entre l’Algérie, le Mali et la Mauritanie », a souligné Amina Fofana.
Les forces armées maliennes ont indiqué que, dans la nuit du 31 mars au 1er avril, un de leurs drones s’était écrasé dans la région de Tin-Zawatene (région de Kidal). Selon les autorités maliennes, le drone effectuait une mission de surveillance dans le cadre d’opérations visant à assurer la sécurité des personnes et des biens. Les autorités algériennes affirment que le drone se trouvait sur leur territoire, ce qui a justifié l’intervention. Bamako, de son côté, soutient que l’appareil a été abattu sur le territoire malien.
Le 7 avril, en réponse à l’abattage du drone, le Mali, le Burkina Faso et le Niger, membres de l’Alliance des États du Sahel (AES), ont rappelé leurs ambassadeurs d’Algérie. Le pays d’Afrique du Nord a pris des mesures réciproques. Le 8 avril, l’Algérie et le Mali ont fermé leur espace aérien l’un à l’autre.
Les 8 et 9 avril, des manifestations de soutien aux autorités maliennes ont eu lieu au Mali, rassemblant plusieurs milliers de personnes.
Le 9 avril, la Commission de la CEDEAO a appelé le Mali et l’Algérie au dialogue afin de désamorcer les tensions entre les deux pays.
Source : African Initiative