La diplomatie française s’active à la veille du sommet du G5 Sahel, prévu début juillet à Bamako. Elle doit aussi préparer la prochaine visite d’Emmanuel Macron en Algérie. Ce lundi, et jusqu’à mardi, Jean-Yves le Drian, le ministre des Affaires étrangères est donc à Alger.
Le périple africain de Jean-Yves le Drian se poursuit, ce lundi 12 juin, à Alger, où il devra rencontrer le Premier ministre, Abdelmadjid Tebboune, et son homologue, Abdelkader Messahel . « Une visite qui illustre le partenariat d’exception entre la France et l’Algérie », indique un communiqué du Quai d’Orsay. La visite du ministre de l’Europe et des Affaires étrangères à Alger vise à préparer celle d’Emmanuel Macron, annoncée pour « les prochaines semaines ».
Vendredi 9 juin, le président français s’est entretenu au téléphone avec Abdelaziz Bouteflika, pour lui témoigner « son amitié » mais aussi pour discuter avec lui de la situation au Sahel et en Libye. L’Algérie sera le deuxième pays maghrébin qu’Emmanuel Macron ira visiter en tant que Président, après le Maroc, les 14 et 15 juin. Mais il y est déjà allé lorsqu’il était candidat.
Une tournée hautement sécuritaire
Alger est la troisième escale de la tournée africaine de Jean-Yves le Drian à la veille du sommet du G5 Sahel, qui doit avoir lieu le 2 juillet à Bamako. L’ancien « Monsieur Afrique » de François Hollande s’est déjà rendu en Tunisie et en Égypte. Après Alger, il se rendra au Sénégal, le jeudi 15 juin, et en Mauritanie le lendemain. Deux questions sont au menu de ses déplacements : le Mali et la Libye. Mais en toile de fond, il y a aussi la crise du Golfe. Celle-ci a poussé plusieurs pays africains, à part le Maghreb et l’Afrique de l’Est, à se positionner en faveur de Riyad et à rappeler leurs ambassadeurs à Doha.
En toile de fond de cette visite, il y a aussi la crise du Golfe
Ainsi, après avoir été à Tunis, où il a déposé une gerbe de fleurs au mémorial des victimes de l’attentat de Bardo, le chef de la diplomatie française s’est rendu en Égypte, le jeudi 8 juin, où il a rencontré le président Abdelfattah al-Sissi. Les deux hommes se connaissent bien depuis la signature, en 2016, d’un important contrat d’armement entre la France et l’Égypte d’une valeur de 6 milliards d’euros.
Dans le dossier libyen, le Caire est un interlocuteur incontournable pour Paris. Endeuillé par l’assassinat de 29 pèlerins coptes dans un attentat perpétré fin mai par le groupe État islamique, l’Égypte cherche à sécuriser ses frontières avec ce pays, où prospèrent les camps jihadistes. Elle apporte un soutien fort au général Khalifa Haftar, qui contrôle l’Est de la Libye et fait partie de la coalition saoudienne contre le Qatar, considéré comme « le principal soutien des groupes terroristes ».