Les champs offshore de Jubilee alimentent en gaz depuis lundi l’usine d’Atuabo. De quoi favoriser une stabilisation progressive de la production d’électricité.
L’acheminement du gaz vers l’usine de traitement s’est réalisé malgré une lettre de dernière minute écrite par la Commission énergétique à la Ghana National Gas Company pour arrêter la réception de gaz par la firme, une réception qu’elle juge “risquée”.
Un démarrage difficile
Le Ghana a fait pression pour que l’usine utilise le gaz tiré de ses champs pétroliers dans l’ouest du pays afin de produire l’électricité dont l’approvisionnement laisse à désirer du fait de l’irrégularité de la fourniture de gaz par West Africa Gas Project en provenance du Nigeria, en raison du coût élevé du pétrole brut, de l’entretien périodique des centrales thermiques et des faibles niveaux d’eau dans les trois barrages hydro-électriques du pays. Le journal gouvernemental Graphic rapporte ce mardi que le processus a commencé avec l’acheminement de 16 millions de pieds cubes standard de gaz naturel au titre de la mise en service et de la réception.
La Commission énergétique a demandé à Ghana Gas de lui fournir des informations-clés, tout en faisant savoir que tant qu’elle n’obtempère pas et qu’un conseiller technique indépendant n’a pas donné son feu vert pour que l’usine reçoive le gaz, la compagnie ne sera pas autorisée à introduire des hydrocarbures dans l’usine. Un groupe d’audit, The Wood Group, a également mis en garde contre la mise en service de l’usine avec du “live gas”, une pratique anormale, étant donné la période durant laquelle l’usine est restée à l’arrêt.
Un soulagement financier et populaire
Lorsqu’elle atteindra sa pleine production, l’usine de traitement du gaz d’Atuabo devrait permettre à ce pays d’Afrique de l’Ouest d’épargner plus de 500 millions de dollars par an consacrés aux importations de brut léger destiné aux centrales thermiques, étant donné que les coûts du gaz représentent la moitié du prix du brut léger, selon les autorités. L’approvisionnement en électricité est une question politique importante au Ghana et les délestages actuels ont rendu le gouvernement impopulaire. Selon les autorités, il faudra quatre mois pour que l’usine fonctionne au maximum de ses capacités afin de traiter 120 millions de pieds cubes standard de gaz par jour. Actuellement, la société nationale, Volta River Authority (VRA), produit 75 % de l’électricité consommée dans le pays et 56 % de la production provient de sources non hydrauliques pour un coût de 3 millions de dollars par jour.
Par James Barma
Source: afrique.lepoint.fr