Où en est la « Force africaine en attente » ? Ce projet de bras armé de l’Union africaine, avec des soldats commandos de plusieurs nations africaines – qui seraient prêts à intervenir dans les pays en crise, a pris beaucoup de retard. En 2010, le général Sékouba Konaté était président de la transition guinéenne.
Aujourd’hui, il est chargé par l’Union africaine de rendre opérationnelle cette force, d’ici 2015 selon lui. Il répond aux questions de Christophe Boisbouvier.
RFI : Etes-vous inquiet du retard pris dans la mise en place de la Force africaine en attente ?
Sékouba Konaté : Je ne suis pas inquiet. La Force africaine en attente et sa capacité de déploiement rapide est appelée à être un segment stratégique de la plus haute importance. Donc, ça viendra d’ici 2015.
D’ici 2015, cette force sera donc opérationnelle ?
Bien sûr. Sous la haute supervision du docteur Dlamini-Zuma, présidente de la Commission de l’UA, qui fournit des efforts louables.
Avec combien d’hommes ?
C’est une question stratégique que je garde à mon niveau.
Et sur le plan logistique, cette force disposera-t-elle de moyens aériens ?
Je vous dis que la plupart des chefs d’Etat africains se battent. Les moyens logistiques seront là. Vous savez, pour toutes choses, l’économie et l’argent, c’est le nerf de la guerre.
Les contributions financières des Etats membres sont-elles suffisantes ?
Je voudrais vous rassurer : la plupart de nos chefs d’Etat et de gouvernement sont prêts à faire l’effort supplémentaire. J’ai vraiment espoir.
Ne faut-il pas que les Etats africains donnent plus ?
Bien sûr, les Africains ne doivent compter que sur eux-mêmes. Il ne faudrait pas qu’à chaque fois, on soit là à pleurnicher devant les partenaires et l’Union européenne !
Le dépouillement des élections législatives dans votre pays, en Guinée, provoque de nouvelles polémiques entre le pouvoir et l’opposition. Etes-vous inquiet ?
Vous savez, je ne suis pas un politique. J’ai accompli ma mission avec honneur. J’ai respecté ma parole, c’est ça qui est important. C’est la dignité de l’homme. Quand on dit quelque chose, il faut le respecter. C’est pour cela que j’ai confiance sur le plan international. Partout où je passe, vraiment, je suis très bien reçu et c’est très encourageant.
Vous aviez promis de rendre le pouvoir aux civils, vous avez respecté votre parole d’officier.
J’ai respecté ma parole, non seulement d’officier, mais ma parole d’homme. Vous savez, nos arrière-arrière-grands-parents, quand ils donnaient leur parole, ils respectaient cette parole. Je suis de ces gens-là.
RFI