Si le ministre français de la défense, liste deux adversaires aux forces Serval, il ne leur reconnait qu’un seul ennemi. Les vérités d’une visite au pas de charge à Gao.« A pareil moment l’an dernier, je fêtais la Saint-Sylvestre avec nos forces engagées à Kaboul. Cette année je suis au Mali et vous savez pourquoi ? Le Mali revient de loin ». C’est ainsi que Jean Yves Le Drian, a introduit ses propos face aux 1500 soldats français positionnés à Gao. Après un exposé de la situation par le commandement opérationnel, les ministres Soumeylou Boubéye Maiga et Jean Yves Le Drian se sont séparés. Le premier pour échanger avec les FAMA, forces armées maliennes, en compagnie du Général Didier Dakouo, Chef d’Etat Major Général Adjoint, le colonel Abdoulaye Coulibaly, Souleymane Bamba, Baby et Ba. Jean Yves Le Drian ira de son côté deviser avec ses compatriotes. Foie gras, vin, toast, « tout ce qui peut réjouir lorsqu’on est loin de la famille » dixit le ministre français de l’agro-industrie, était au rendez-vous.Le ministre malien de la défense
Le patron de la défense au Mali, Soumeylou Boubèye Maiga, a été clair face aux forces Serval « vous connaissez les conditions de vie de vos camarades maliens, alors il nous faut être là et la France sera aux côtés du Mali le temps qu’il faudra. Le Mali a besoin de reconstruire son armée pour faire face aux groupes terroristes encore actifs et menaçants. Vous devez collaborer avec la Minusma et les FAMA d’autant que nous rentrons dans la phase du contre-terrorisme. Elle exige une stratégie sous régionale qui nous mènera jusqu’au sud de la Libye. Vous avez choisi le métier des armes, un métier pas comme les autres et c’est pourquoi je salue la mémoire de vos neufs camarades tombés sur le champ de l’honneur en 2013 en Afrique ».Le Drian en compagnie des forces Serval
Face à des troupes presque arrivées en fin de mission puisque devant être relevées en février prochain, le ministre a salué le professionnalisme et le courage des soldats français. Il a rappelé que sans ces soldats « Gao, tombé dans l’escarcelle des djihadistes qui torturaient, violaient, châtiaient, coupaient des bras, n’allait plus exister et le Mali avec ». Cette satisfaction de l’hôte du jour est renforcée par la libération au Cameroun du Père Georges Van Den BOESCH ; une libération qui résulte de la stratégie de détermination et de discrétion mise en place pour la libération des otages. La situation en Centrafrique où règnent un vide et un désordre sécuritaires a brièvement été abordée. Le ministre estime qu’il pourrait aborder le sujet avec le Président Déby une fois à N’Djamena.
Retour à la normale
Revenant sur le cas du Mali, Jean Yves Le Drian salue le retour à la normale avec l’élection d’un Président, d’un parlement et de nouvelles institutions. Il a souligné l’excellent travail de Soumeylou Boubèye Maiga, qui a remis de l’ordre dans l’armée malienne redonnant du coup confiance à cette armée et aux populations. Bientôt a-t-il dit : « et précisément le 20 janvier prochain, la France et le Mali signeront un nouvel accord de défense, c’est vous dire que l’armée malienne pourra gérer la sécurisation de l’intégrité territoriale et la stabilisation du pays, deux préoccupations qui exigent une solution sous régionale d’où mes déplacements à Niamey et à N’Ndjamena ».
Organisée par le discret mais combien efficace Ambassadeur de France au Mali, la visite s’est terminée par des chansons de la troupe qui avait besoin de ce noël rehaussé pour sentir le soutien de la mère patrie ».