C’est avec un réel plaisir que le directeur général de la Banque malienne de solidarité (Bms-sa) Babaly Bah, participe à cette rencontre Banques/Presse. Et il contribue beaucoup aux différents débats. L’année dernière, c’est lui qui a développé le thème sur “le financement bancaire des entreprises maliennes : défis et opportunités”.
Pour cette 8ème édition, Babaly Bah était fier d’y participer. “Cette édition est la 8e du genre à l’occasion de laquelle nous nous retrouvons à Ségou entre banquiers et patrons de presse pour échanger sur les questions d’intérêts communs. Nous avons abordé le thème sur la cybercriminalité, qui est une préoccupation importante au niveau des banques parce que nous en avons été victimes. Il s’agit de l’utilisation abusive de l’information à des fins malveillantes pour obtenir des sous. Et ceci à travers la carte bancaire ou à travers la manipulation des écritures bancaires. Nous voulons attirer l’attention de nos clients, de nos consommateurs, à travers la presse, que nous sommes victimes de ce genre d’indélicatesses.
Nous voulons que la presse véhicule cette information à l’endroit de nos clients, parce que nous ne pouvons atteindre nos clients de manière massive qu’à travers la presse. Nous voulons atteindre nos clients pour leur dire de faire attention à leurs moyens de paiement, attention aux chéquiers qu’ils détiennent qui peuvent être utilisés par des personnes indélicates, attention aussi avec leurs cartes bancaires qui peuvent être utilisées à des fins au-delà desquelles ils sont loin de croire.
Pour le 2e thème, il s’agit essentiellement de la bancarisation. Au Mali, très peu d’agents économiques, de populations ont accès au chèque ou aux moyens de paiement modernes. Le taux d’utilisation de moyens de paiement est de 14 %. Ce qui est faible comparé à la moyenne dans les pays de l’Uémoa. Donc, avec la presse, nous voulons sensibiliser nos agents économiques, nos opérateurs économiques, les Maliens, pour utiliser tous les moyens de paiement afin de ne pas avoir les poches remplies avec tous les problèmes d’insécurité. Je dois dire que ça évolue correctement surtout avec l’intervention des cartes bancaires, avec l’intervention également d’Orange Money et d’autres nouveaux moyens de paiement. Il y a une évolution. Aujourd’hui, seulement avec son propre téléphone, on peut disposer de son compte bancaire et faire des opérations. Cela est déjà une évolution majeure qui doit être accompagnée et entretenue. Donc, voilà un peu les thèmes qui ont été passés en revue.
Pour la 8e année consécutive, nous sommes très contents d’avoir rencontré des partenaires. Et c’est aussi l’occasion de se gratter, de se dire certaines vérités. En tant que Maliens, cela fait partie aussi des éléments d’échange” dira Babaly Bah.
S’agissant des moyens pour lutter contre la cybercriminalité, le directeur général de la Bms répond : “Nous en sommes conscients car nous avons été victimes de cette cybercriminalité. Nous avons pris des dispositions à travers des investissements massifs. Cela à travers une réorganisation. C’est pour cela, aujourd’hui, pour rentrer dans les banques, on vous exige des cartes. Dans certaines banques, pour atteindre le directeur général, il faut un badge pour rentrer. Tout ceci participe aux dispositifs mis en place pour sécuriser les banques, pour sécuriser le système d’information des banques. Donc, je peux vous dire qu’autant les faussaires, les criminels œuvrent, se préparent pour attaquer, autant nous aussi nous prenons des dispositions par des investissements massifs pour venir à bout des criminels, pour pouvoir sécuriser nos clients et nos opérations”.
Parlant de la bonne santé financière de la Banque malienne de solidarité, Babaly Bah a été très clair : “La situation de la Bms est bonne. La Banque respecte l’appréciation par rapport aux dispositions réglementaires prudentielles. Elle continue à engranger des parts de marchés substantiels, à avoir d’importantes ressources qui lui sont confiées par la clientèle à travers cette confiance. Elle continue également à distribuer des crédits, à faire aussi des profits, des bénéfices pour ses actionnaires. C’est un peu trop tôt de vous parler de résultats, mais au 31 décembre 2017 tous les indicateurs sont au vert, malgré un environnement économique difficile qui a été décrit en vous disant les replis, les changements importants intervenus au niveau de la politique monétaire qui font que nous n’avons plus l’accès assez facile aux refinancements de la Banque centrale comme nous l’avions il y a deux ou trois ans. Les changements profonds intervenus au niveau de la politique monétaire ont restreint l’accès des banques au refinancement. Ce qui a amené les banques à aller chercher les ressources auprès de la clientèle. Nous avons mis en œuvre cette politique à travers la recherche de nouveaux clients, nouvelles gammes de clients, à travers la recherche de ligne de crédits pour nous permettre d’évoluer, de faire évoluer notre activité “.
A.B.HAÏDARA
Source: Aujourd’hui-Mali