Le climat se tend sérieusement entre la Commission à la Sécurité Alimentaire et l’Office des Produits Agricoles du Mali (OPAM). En ligne de mire : le Commissaire AG Redouane, dont la gestion, autrefois perçue comme rigoureuse, suscite aujourd’hui une vive contestation au sein de la synergie des syndicats de l’OPAM (CSTM-UNTM-CDTM). Ces derniers dénoncent ouvertement ce qu’ils considèrent comme une série d’entorses graves aux textes régissant le Dispositif National de Sécurité Alimentaire (DNSA).
Il se dit de plus en plus que « le regard a changé » sur le Commissaire Redouane. Jadis respecté, il est désormais pointé du doigt pour sa gestion opaque de certains marchés, notamment ceux relatifs au transport des céréales destinées aux distributions alimentaires gratuites qu’il le fait illégalement, car aucun texte ne l’autorise à faire. Des marchés qui, selon les syndicalistes, ont été attribués de gré à gré et de façon anticipée, en toute illégalité en 2025.
Un rapport qui tombe à point nommé
Le récent rapport du Vérificateur Général (VGAL) a enfoncé le clou. Le document, très attendu, conforte les travailleurs de l’OPAM dans leur posture critique. Il y est notamment relevé que certains marchés publics n’ont pas été passés dans les règles de l’art, une déclaration lourde de conséquences qui résonne comme une validation des nombreuses alertes lancées ces derniers mois.
Les syndicats, dans une lettre adressée au Commissaire Ag Redouane, dénoncent une mainmise illégitime du Secrétariat Technique et Financier de la CSA sur les contrats de transport des céréales, une activité pourtant expressément réservée à l’OPAM selon les textes en vigueur et les contrats-plans liant l’État à l’établissement public.
« Vos structures, en tant que services de coordination et de suivi, n’ont pas vocation à exécuter ou attribuer des marchés commerciaux relevant de la compétence de l’OPAM », peut-on lire dans cette correspondance ferme.
Le bras de fer est lancé
Pour les syndicats, cette énième violation est celle de trop. Ils exigent l’annulation immédiate des contrats en question, menaçant d’user de tous les moyens légaux pour faire barrage à leur exécution. À travers ce geste, ils entendent barrer la route à ce qu’ils qualifient de « détournements en cours des ressources de l’État ».
« Nous ne pouvons pas cautionner un système qui, sous couvert d’urgence, piétine les lois et favorise une gestion opaque et illégale des deniers publics », affirme un syndicaliste sous couvert d’anonymat.
La balle est désormais dans le camp du Commissaire Redouane. Mais à en croire l’ambiance actuelle au sein de l’OPAM, il semble que le temps du consensus soit bel et bien révolu. L’autorité de l’État est en jeu, tout comme la crédibilité du dispositif national de réponse à l’insécurité alimentaire.
Dans nos prochaines parutions nous évoquerons comment le commissariat a passé le marché de transport sans que le Programme national de réponse à l’insécurité alimentaire ne soit lancé. La réticence des bailleurs tant que Ag Redouane est au poste.
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