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Le cri de cœur des femmes de la commune de Doucombo/Bandiagara face à la situation sécuritaire dans leur localité : « Nous ne pouvons plus aller chercher du bois, nous ne pouvons plus aller aux puits, nous ne pouvons plus aller au marché… »

Victimes de l’insécurité grandissante depuis près de 3 ans, les femmes de la commune rurale de Doucombo ont marché le lundi  20 mai 2019, de Diombolo à la préfecture de Bandiagara. Objectif : exprimer  devant le préfet du cercle, Siriman Kanouté, leur ras-le-bol par rapport à la situation sécuritaire dans leur localité.

 

Elles sont venues de plusieurs villages, dont AnaKanda, Diombolo …de la commune de Doucombo pour  dénoncer l’insécurité grandissante qui a mis aux arrêts toutes les activités économiques, fait des centaines de veuves et d’orphelins, qui a été à la base de la fermeture de nombreuses écoles, … dans leur localité. Munies d’une banderole sur laquelle est écrit : « Non à l’insécurité ; non à la stigmatisation ; oui à la protection des personnes et de leurs biens. Nous ne pouvons plus aller chercher du bois, nous ne pouvons plus aller aux puits, nous ne pouvons plus aller au marché, nous ne pouvons plus dormir, nos enfants ne vont plus à l’école », ces dizaines de femmes ont marché 5 kilomètres pour certaines, plus d’une dizaine pour d’autres pour aller se faire entendre par le préfet du cercle de Bandiagara. Ces femmes, bien que non instruites pour la plupart, entonnaient ensemble un chant dans lequel elles se disent être les principales victimes de cette insécurité que connait leur localité. Elles dénoncent ce conflit qui leur arrache  des   époux   pour laisser  désemparés des veuves et orphelins. Aussi, déplorent-elles, selon notre interlocuteur des villages incendiés, de bétails emportés, des céréales, des matériels détruits… « C’est pour toutes ces raisons que les femmes de Doucombo ont marché, toutes en larmes, jusqu’à Bandiagara pour voir le préfet  afin de chercher secours et refuge auprès de l’État à travers lui », nous a expliqué le maire de la commune rurale de Doucombo, Bogoum Kassogué que nous avons joint par téléphone. Sans langue de bois, cet élu local a déclaré son soutien indéfectible à ces femmes marcheuses qu’il qualifie de « courageuses et patriotes ». A en croire le maire de Doucombo, la situation est critique dans sa commune de nos jours. « Aujourd’hui, à cause de l’insécurité, les femmes ne peuvent même plus aller chercher du bois pour préparer. Toutes les activités économiques sont aux arrêts, les écoles sont fermées et les populations ne dorment plus normalement par peur d’entre attaquées »,nous confie-t-il avec regret avant de préciser : « c’est donc tous ces maux que les femmes ont dénoncés devant le préfet avant d’inviter l’État à sécuriser les personnes et leurs biens ».

Quant au maire de la commune urbaine de Bandiagara, il félicite aussi les femmes de Doucombo pour l’initiative. « Elles devaient marcher parce qu’aujourd’hui, du fait de l’insécurité,  ces populations sont, non seulement,  harcelés dans leurs propres villages du fait de l’insécurité, mais  aussi de leurs mobilités », laisse entendre Housseïni Saye. A en croire ce dernier, les villages de ces femmes qui ont marché n’ont pas accès aux foires ni aux centres de santé à cause de l’insécurité. Le maire a enfin invité les autorités à écouter les cris de cœur de ces femmes pour sécuriser les personnes et leurs biens.

Boureima Guindo

Le Pays

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