Le développement socioéconomique adéquat et durable de la femme, notamment africaine, retient toutes les attentions. Surtout en ce moment de célébration de la Journée panafricaine des femmes. Au Mali, la mise en œuvre, depuis l’avènement de la démocratie en 1992, de politiques publiques de soutien a favorisé l’émergence économique d’une certaine catégorie de femmes.
Présentes dans tous les segments de notre économie (administrations publique, parapublique et privée), elles réussissent aussi dans l’import/export et les échanges locaux. Activités très lucratives grâce auxquelles elles ont pu et su assurer leur autonomie financière. Devenant souvent «légale» de l’homme en termes de contribution aux dépenses familiales. Certaines sont en même temps soutiens de leur famille et de leur belle famille.
Ces dernières années, elles dament aussi le pion aux hommes dans le domaine de la transformation de produits agricoles. Des produits finis souvent très compétitifs qu’elles commercialisent au plan local, sous-régional et international. Cela, grâce aux acquis de l’économie de marché à laquelle notre pays a fait allégeance.
Le commerce a le pouvoir de renforcer le rôle des femmes dans l’économie et d’atténuer les disparités avec les hommes en leur offrant des possibilités d’emploi plus nombreuses et de meilleure qualité. Exploiter ce potentiel sera encore plus important dans un monde post-Covid, confirme un nouveau rapport de la Banque mondiale, intitulé en anglais Women and Trade : The Role of Trade in Promoting Women’s Equality.
Publiée le 30 juillet dernier, l’étude montre que, si les bonnes politiques sont mises en place, elles peuvent également être un moteur de réduction des écarts entre les sexes. Comme en attestent les résultats. Les entreprises intégrées aux chaînes de valeur mondiales emploient un pourcentage plus élevé de femmes (33 %) que les entreprises qui n’en font pas partie (24 %), souligne le document, qui précise que les femmes ont davantage de chances d’occuper un emploi formel quand elles travaillent dans des secteurs fortement exportateurs.
Au regard de ces avancées constatées, les experts préconisent, pour pouvoir aider les femmes à tirer le «plus grand parti des avantages du commerce», la suppression des barrières commerciales entravant leur participation aux marchés internationaux. Ils suggèrent l’amélioration de leur accès à l’éducation, aux services financiers et aux technologies numériques. La mise en œuvre de ces directives incombe aux gouvernements qui doivent concevoir des mesures de facilitation des échanges visant à éliminer les obstacles spécifiques aux femmes : lourdeur des contraintes douanières, manque d’accès aux crédits commerciaux, risques d’extorsion ou de tracasseries aux frontières.
Cheick M. TRAORE
Source : L’ESSOR