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Le CMDID au chevet de la démocratie malienne : Une cinquantaine de partis réfléchissent à améliorer le système politique

Dans le but d’œuvrer à un meilleur ancrage de la jeune démocratie malienne, le Centre malien du dialogue interpartis et la démocratie (CMDID) a tenu, à Bamako, le jeudi et vendredi dernier, un atelier de réflexion sur « Les perspectives de réforme du système politique du Mali ». Une cinquantaine de partis politiques et de représentants de la société civile y ont pris part.

A l’ouverture des travaux, le Représentant du ministre de l’Administration territoriale, le directeur général adjoint de l’Administration du territoire, Mohamed Aboubacrine Ag Mohamed Aly, a salué l’initiative de cette rencontre d’échanges et de réflexion sur le renforcement du fonctionnement politique et institutionnel du pays. Il a souhaité des contributions de qualité pour en faire de la matière en vue des réformes que le gouvernement pourra amorcer.

Pour sa part, le Directeur exécutif de la fondation du CMDID, Dr Moumouni Soumano, a expliqué que le Mali est confronté, depuis quelques années, à des défis importants dont la prise en compte exige une implication soutenue de tous. « L’action déployée par les autorités politiques dans ce sens a besoin de l’accompagnement des différentes catégories socio-professionnelles, dont la fondation CMDID », a-t-il indiqué.

Et d’ajouter que la fondation CMDID veut offrir un espace de débat et de construction à travers la tenue de cet atelier. Elle veut, a-t-il expliqué, apporter une contribution aux réflexions relatives aux perspectives d’amélioration de notre système politique. «La pratique institutionnelle dans notre pays a révélé que notre processus démocratique a pu engranger des acquis importants mais aussi regorge d’insuffisances qui méritent d’être corrigées. Des initiatives, les différentes tentatives de révision constitutionnelles ont été prises dans ce sens mais malheureusement n’ont pu aboutir », a-t-il déclaré.

Pour le Directeur exécutif de la fondation CMDID, les deux jours de cet atelier de réflexion doivent permettre de « regarder à la loupe quelles sont les difficultés et insuffisances de notre processus politiques et surtout qu’est-ce qu’on doit apporter pour l’améliorer »

A la fin des travaux, les participants ont formulé de nombreuses recommandations : réviser la constitution afin de permettre une pondération du régime présidentiel par : l’interdiction pour le président de la République de présider le Conseil supérieur de la magistrature, la subordination du pouvoir de nomination du président de la République aux hautes fonctions civiles et militaires de l’Etat à l’avis de l’Assemblée nationale, la fixation d’une limite d’âge plafond pour la fonction présidentielle et l’obligation de justifier d’un certificat médical de bonne santé

Il est aussi question d’initier une seconde chambre parlementaire avec la possibilité d’y faire siéger les légitimités traditionnelles, de poursuivre le processus de décentralisation afin d’accélérer la régionalisation avec un transfert effectif des pouvoirs aux collectivités territoriales à l’exception de ceux relatifs à l’armée, la diplomatie, la monnaie et la justice.

La classe politique suggère aussi de relire la charte des partis politiques afin d’introduire : la conditionnalité de l’octroi des récépissés de création à l’existence des démembrements sur les ¾ du territoire national ; la subordination de l’octroi des fonds publics à la formation des militants ; l’élaboration des projets de société, le retrait des récépissés pour les partis qui ne présentent  pas de candidats après trois élections successives, de renforcer la sensibilisation et l’éducation civique sur les principes et règles démocratiques, promouvoir la démocratie au sein des partis par la limitation du nombre de mandat pour les présidents

Au plan judiciaire, les participants prônent l’application stricte des textes sur les cas de violations ou de manquement en rapport avec la gestion des deniers publics, le soutien et le renforcement  de l’indépendance de la justice, la sanction  des magistrats coupables de non-respect de la déontologie, le renforcement de la justice transitionnelle.

Concernant la gouvernance économique, les participants demandent l’initiation d’une campagne sociale de sensibilisation contre la corruption et la mise en place des mécanismes de veille citoyenne pour prévenir les pratiques corruptives, le renforcement des capacités des OSC pour assurer la veille citoyenne, la formation et l’information des citoyens sur leurs droits et devoirs et sur les méfaits de la corruption, la valorisation de la formation professionnelle et l’auto-emploi et le renforcement du rôle régalien de l’Etat pour la sécurisation des citoyens et de leurs biens.

Concernant le volet électoral, l’atelier appelle à la création d’une structure unique pérenne et indépendante de gestion des élections, le changement du calendrier électoral avec les élections législatives avant la présidentielle, l’adoption du mode de scrutin proportionnel pour l’élection des députés ou l’adoption d’un scrutin uninominal. Sans oublier un découpage électoral sur la base des réalités sociogéographiques pour une plus grande représentation des différentes sensibilités au niveau de l’Assemblée nationale, l’institution de la suppléance parlementaire et la prohibition du nomadisme politique des élus.

Bruno D SEGBEDJI

Mali-Horizon

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