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L’avocat de Sanogo parle : « Le rejet de la mise en liberté est une tentative de politisation du dossier ! »

Me Cheick Oumar Konaré est catégorique : le maintien en détention de son client et des autres co-accusés dans l’affaire des bérets rouges est une violation flagrante du Code de procédure pénale en République du mali. Si l’avocat de l’ex chef de la junte se réjouit de la liberté accordée à deux des 17 détenus, il en conclut en revanche que la démarche juridique vise à diviser les détenus et à casser le mouvement des épouses de ces militaires qui avaient exigé la reprise du procès ou la libération de leurs maris.

L’ex chef de la junte militaire devra prendre son mal en patience étant en prison. La justice malienne a rejeté ce vendredi la demande de mise en liberté conditionnelle introduite par les avocats d’Amadou Haya Sanogo et certains de ses co-accusés. Toutefois, deux d’entre eux ont été relâchés : il s’agit des généraux Dahirou Dembélé et Yamoussa Camara. Sanogo et ses co-accusés sont poursuivis dans l’affaire de l’assassinat des 21 bérets rouges en avril 2012.

Déception dans le camp Sanogo

Réaction mitigée dans le camp de Sanogo et d’autres codétenus, dont les avocats s’interrogent sur les vraies motivations d’une telle décision de justice. « Nous nous réjouissons de la liberté provisoire accordée à Yamoussa Camara et la relaxe pour le Ibrahim Dahirou Dembélé. Mais nous sommes très consternés par la non libération des autres détenus. Nous ne comprenons ce qui a changé au point qu’on puisse libérer certains et en retenir d’autres. Nous ne comprenons pas cette logique juridique », a déclaré Me Cheick Oumar Konaté dans une interview accordée à un média de Bamako.

L’avocat de l’ex chef de la junte militaire au pouvoir en 2012 est formel : « il s’agit d’une tentative de division des détenus et de casser le mouvement des épouses de militaires détenus. Aussi il s’agit d’une tentative outrancière de politisation de ce dossier ».

Pour Me Cheick Oumar Konaré, « le maintien en détention de ces prévenus est une violation de l’Article 135 du Code de procédure pénale au Mali. Nos clients présentent des garanties suffisantes de représentation. Ce sont des généraux qui ne vont nullement s’en fuir à leur sortie de prison ».

Les avocats de Sanogo et co-accusés envisagent déjà deux options : soit un pourvoir en cassation de cette décision, ou introduire une nouvelle demande de mise en liberté provisoire.

Amadou Haya Sanogo, auteur du coup d’Etat en mars 2012 contre ATT, est poursuivi par la justice malienne avec une vingtaine de militaires pour l’assassinat de 21 bérets rouges lors du contrecoup d’Etat d’avril 2012. Leur procès, qui avait été suspendu en décembre 2016 à Sikasso, reste en attente. Les partisans de Sanogo et les épouses de militaires détenus s’impatientent et exigent la reprise de leur procès.

Tony Camara

Source: journaldupeuple

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