Dix civils ont été tués et plus d’une soixantaine blessés dans l’attaque terroriste qui a visé samedi dernier la zone aéroportuaire de Sévaré, dans le gouvernorat de Mopti, au centre du Mali, selon le communiqué du gouvernement malien qui indique que 28 terroristes ont été neutralisés au cours des combats.
Les assaillants semblent avoir visé des installations aéroportuaires où se trouveraient des instructeurs russes de l’armée malienne. Quatre fortes explosions ont été entendues à la ronde, tôt le matin, suivies de rafales à l’arme automatique. Venus en grand nombre, les assaillants se sont heurtés à la riposte de l’armée malienne, après avoir été ralentis par les soldats sénégalais de la Minusma, la mission onusienne au Mali. Selon des sources crédibles, l’attaque a été menée avec des moyens conséquents dont un véhicule piégé et des méthodes de guérilla. Les explosions, ajoute le communiqué des autorités maliennes, ont endommagé plusieurs maisons avoisinantes alors que la Minusma a «condamné fermement» une attaque qualifiée d’ «inacceptable» dès lors qu’elle visait des civils. Ses auteurs, estime la mission de l’ONU, «doivent être identifiés rapidement et traduits en justice» et se propose pour aider à la conduite des enquêtes nécessaires. Mais cela n’est pas évident dans un pays qui, depuis 2012, fait face à des assauts terroristes persistants qui ont entraîné des milliers de morts et des centaines de milliers de déplacés. Si les FAMa, l’armée malienne, ont repris rapidement le contrôle de la zone où s’est déroulée cette attaque, l’avertissement implique une attention accrue face aux tentatives des groupes terroristes qui cherchent à plonger le pays dans un tourbillon de violences telles qu’il aura bien du mal à s’en dépêtrer. Si le véhicule bourré d’explosifs avait pu atteindre sa cible, on imagine combien les dégâts auraient pu être lourds au plan matériel et humain mais aussi au plan politique et sécuritaire dans une région sahélienne où la menace terroriste s’est durablement ancrée et tend même à prendre des dimensions de plus en plus incontrôlables. C’est pourquoi le défi s’impose à l’examen collectif et à l’action concertée de tous les pays membres de l’Union africaine, conscients de l’importance des enjeux et de la nécessité pressante d’y faire face au plus vite.
Source: lexpressiondz