Les personnes déplacées internes (PDI)au Mali vivent plusieurs difficultés et parmi celles-ci le manque de nourriture. Rare sont celles parmi ces personnes qui arrivent à manger deux ou trois repas par jour, selon leurs témoignages. Si rien n’est fait dans certaines zones la famine risque de créer des dégâts.
La plupart des déplacés internes à travers le pays n’ont pas accès aux services sociaux de base. 330 713 personnes, c’est le nombre de déplacés internes en mai dernier, selon une enquête du bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations Unies OCHA. Parmi ces personnes déplacées, moins de 50% ont accès à une bonne alimentation et régulière, à en croire des organisations humanitaires.
A Ansongo, la situation est critique, les personnes en besoin lancent un appel aux autorités et aux ONG. Le responsable des déplacés de Bara dans le cercle d’Ansongo, Abdoul Aziz Takarit nous donne un aperçu de la situation.
« Depuis l’arrivée de ces personnes, elles ont été assistées, mais c’est insuffisant. Il y a ici une famille qui a tout perdu et qui recevait une allocation de 52 mille 500 francs par mois. L’aide était vraiment insuffisante, difficile de tenir tout le mois avec ce montant. »
Le responsable indique aussi que cette aide ne vient même plus. « Cette assistance est actuellement coupée parce que ces PDI ne sont plus dans le programme du PAM depuis environ deux mois. Il y a aussi la malnutrition qui commence à faire des signes chez certains déplacés. Nous lançons un appel à l’Etat et ses partenaires de venir en aide aux déplacés surtout en ce début d’hivernage, où il y a les maladies, la malnutrition et le manque d’abri. »
Manque de vivres et problème d’abris
Du côté de Gao, plusieurs centaines de déplacés sont installés dans les quartiers périphériques de la ville. Sur ces sites, certaines femmes déplacées viennent d’arriver de Ménaka et parmi elles Aichata Almahmoud. Elle est installée sur le site du quartier Château. En cette période hivernale, elle ne demande qu’un abri et une aide alimentaire. Son témoignage en dit long sur sa situation : « Ceux qui sont venus avant nous ont reçu de l’aide. Par contre nous autres n’avons rien reçu. On a juste écrit nos noms sur une liste, mais nous n’avons rien vu pour l’instant. »
Elle alerte sur la situation qui prévaut sur leur site. « On nous a donné des bidons de 20 litres pour nous permettre de prendre de l’eau. Depuis que nous avons quitté Menaka, nous n’avons pas eu une assistance alimentaire d’une ONG. Or nous sommes là depuis le mois de ramadan passé ».
C’est le même constat à Youwarou, où avoir à manger tous les jours est devenu un problème. Ici les personnes déplacées internes demandent en plus des vivres, un château d’eau potable.
Fadimata Traoré est l’une des responsables des femmes déplacées de Youwarou. « Nous sommes nombreux ici et nous sollicitons vraiment l’aide des bonnes volontés. » lance la dame. Avant d’ajouter « nous avons besoin de vivres, d’argent et de l’eau potable. Par rapport à l’eau potable, nous souhaitons avoir un château d’eau pour nous. Nous n’avons pas également assez de vivres pour pouvoir manger à notre faim. »
« Il faut plus d’appuis »
Un peu au centre, précisément à Bankass, certaines ONG agissent pour venir en aide aux personnes durement touchées par la faim. C’est le cas du projet d’appui à la sécurité alimentaire qui intervient dans ladite ville et dans plusieurs autres localités au centre du pays. Selon le coordinateur du projet Bokary Dara en ce qui concerne l’assistance alimentaire, il procède à la distribution de vivre à Bankass, Bandiagara, Mopti et Djenné. « Au niveau de Bankass, les appuis se font en cohorte. Nous avons d’abord appuyé en vivres 150 ménages composés surtout de personnes déplacées. Ensuite nous sommes venus en aide à 150 autres ménages durant 4 mois. Pour la troisième cohorte nous avons assisté 140 familles avec des vivres composés de plusieurs variété », a affirmé l’humanitaire. Il annonce l’exécution de la quatrième et la dernière cohorte aux profit des foyers vulnérables.
Le manque de nourriture crée des problèmes de santé chez plusieurs personnes, dont celles déplacées internes. Il est donc important que des mesures efficaces soient prises pour assister cette couche vulnérable de la société, alertent des médecins.
Source: Studio Tamani