Après six mois de siège, l’armée syrienne est parvenue à prendre la ville de Sbeineh près de Damas. Cette ville n’a rien de stratégique, mais elle abrite un fort symbole religieux : le tombeau de Sayida Zaineb, fille d’Ali quatrième calife de l’islam, considéré par les chiites comme leur guide spirituel. C’est notamment pour cette raison que des combattants iraniens et des combattants du Hezbollah, tous de confession chiite, soutiennent les troupes du régime dans cette région.
Alors que les efforts pour organiser une conférence internationale afin de trouver une solution politique au conflit sont bloqués, l’armée a pris le contrôle de Sbeineh, au sud de Damas, après un an de siège, a rapporté jeudi 7 novembre l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH) et la télévision syrienne d’Etat.
L’OSDH, qui s’appuie sur un vaste réseau de militants et de sources médicales, a fait état de « lourdes pertes dans les deux camps » lors des combats ayant duré plusieurs jours. « Sbeineh était l’un des principaux bastions rebelles [dans la banlieue de Damas, ndlr]. Pratiquement toutes les lignes d’approvisionnement des rebelles positionnés dans le sud de Damas sont désormais coupées », a souligné l’organisation, basée au Royaume-Uni.
Jihad
« Pour les Iraniens et les combattants du Hezbollah, mener une bataille près du tombeau de Sayida Zaineb, est synonyme pour eux de jihad, de guerre sainte », souligne Mourad Al-Shami, porte-parole d’un comité local de coordination à Damas.
« Lorsque l’armée syrienne et ces milices chiites sont entrées dans la ville de Sbeineh, la population a fui et a trouvé refuge dans d’autres régions. La raison de cette fuite est simple : si les gens étaient restés, ils se seraient fait égorger. Voilà pourquoi tous les civils ont quitté cette ville », poursuit Mourad Al-Shami.
Il rappelle par ailleurs que « depuis six mois, les révolutionnaires dans cette région implorent la communauté internationale et les amis de la Syrie, de les armer afin qu’ils puissent mener des combats et faire en sorte de briser ce siège… Personne ne leur rien donné. »
Source : RFI