Un accord de paix entre la République démocratique du Congo et le M23 devrait être signé lundi à Kampala, la capitale ougandaise, d’où l’annonce est venue ce vendredi 8 novembre. L’Ouganda, qui assure la médiation, a par ailleurs confirmé la présence sur son sol du chef des rebelles, Sultani Makenga.
C’était une annonce attendue de la part de la médiation ougandaise, depuis la déclaration publique du président du M23 , mardi 5 novembre, qui officialisait le renoncement à la lutte armée.
Le ministre des Affaires étrangères de la RDC était bloqué ces derniers jours à Paris. Il présidait la 29e session de la conférence ministérielle de la francophonie. Or, c’est Raymond Tshibanda qui devrait, en tant que chef de la délégation gouvernementale, venir signer cet accord. Du côté, du M23, on se disait prêt à signer à tout moment et on appelait même à la signature de cet accord et au respect par la partie gouvernementale de ce qui avait été négocié.
Un texte en 11 points
La communauté internationale, à travers le groupe des cinq envoyés spéciaux pour les Grands Lacs, dont Mary Robinson, la représentante spéciale de Ban Ki-moon, poussait également à signer au plus vite ce texte. Un texte sur lequel les deux parties s’étaient accordées depuis la semaine dernière, avant même l’offensive finale des FARDC et de la Monusco sur les dernières positions du M23.
Ce texte, découpé en 11 points, prévoit notamment l’amnistie pour les ex-combattants du M23, à l’exclusion de ceux qui sont condamnés au Congo, qui sont sous sanctions internationales ou qui sont suspectés de crimes de guerre.
Dans cet accord figure également la possibilité d’une réintégration au cas pas cas des anciens rebelles. Un cadre légal sur lequel l’ONU insistait particulièrement, puisque certaines autorités congolaises poussent pour que ces hommes soient considérés comme des prisonniers de guerre et ne soient pas démobilisés et renvoyés rapidement à la vie civile. Une mesure pourtant appliquée aux autres groupes armés.
L’Ouganda, pays refuge pour les rebelles
Le président du M23, Bertrand Bisimwa, s’en est d’ailleurs plaint dans une lettre adressée hier au chef de l’Etat ougandais. Il appelait Yoweri Museveni à intervenir en faveur des ex-rebelles au Congo qui affirmaient se sentir en insécurité par un processus de démobilisation opérée par ceux qui les avaient combattus.
Une autre position de l’Ouganda pourrait susciter de nombreuses réactions : celle de garder sur son sol d’autres combattants du M23, et notamment son chef militaire, Sultani Makenga. Le gouvernement ougandais avait annoncé avoir cantonné pas moins de 1 700 hommes depuis trois semaines. Un chiffre qui surprend bon nombre d’observateurs, puisqu’au plus fort de la rébellion l’effectif du M23 était estimé à seulement 1 500 hommes.
Plusieurs sources évoquent le chiffre de 117 rebelles arrivés depuis lundi en Ouganda, dont Sultani Makenga et ses principaux lieutenants. Ce sont eux qui n’auraient pu bénéficié au Congo ni de l’amnistie, ni de la réintégration au sein de l’armée congolaise. Or, le porte-parole du gouvernement ougandais a précisé que son pays n’avait pas l’intention de remettre ces rebelles à une quelconque instance internationale, ni même de les garder prisonniers.
Source : RFI