Le samedi dernier, des experts du ministère de la Défense et des Anciens combattants, ont échangé avec la presse sur les aspects militaires de l’Accord de Ouagadougou, particulièrement sur la mise en œuvre des engagements pris par les différentes parties.
Occasion pour le Colonel Abdramane Baby, conseiller technique chargé des opérations au ministère de la Défense, d’expliquer le contenu de l’accord, en insistant particulièrement sur les points qui concernent les forces armées et de sécurité du Mali. Son intervention a ainsi porté sur le processus de la démobilisation, désarmement et réinsertion (DDR), le redéploiement de l’armée à Kidal et le cantonnement des groupes armés.
D’entrée de jeu, le chargé des opérations a précisé la volonté des autorités militaires de respecter tous les engagements pris dans le cadre de l’accord de Ouaga. «Nous, nous souhaitons que chaque partie respecte l’esprit de l’accord, qui indique que les groupes armés doivent être cantonnés, première étape du processus de désarmement ». Mais l’accord dit aussi que « le redéploiement des forces armées et de sécurité dans la région de Kidal doit se faire dès la signature de cet accord», affirmé le col. Baby. Qui précise que le sujet préoccupant la hiérarchie militaire, c’est l’existence d’un environnement sécurisé permettant de procéder à ce déploiement. Selon lui, il y a encore beaucoup de problèmes à régler, sans oublier la menace djihadiste qui plane toujours. Il ajoute que le retour de l’armée dans ses garnisons va se faire graduellement et de façon échelonnée.
«Sur le retour, on ne peut pas dire comment ça va se faire pour éviter de nous mettre dans leurs souliers. Ce qui est sûr, nous allons en discuter en commission ainsi que les formules qu’il convient d’adopter du point de vue sécuritaire », dira le colonel Baby, qui insiste sur le fait que c’est un travail qui se fait selon un processus qui va s’améliorer au fur et à mesure. « Mais pour rester en conformité avec la volonté des autorités politiques en ce qui concerne la tenue des élections, ce redéploiement doit être fait dans des délais courts, dans des conditions qui conviennent aux forces armées, aux partenaires, et qui rassurent tout le monde…», poursuit-il.
S’agissant du processus de DDR, le conférencier a été très clair sur un fait : « il n’est mentionné nulle part dans l’accord préliminaire qu’il y aura réintégration d’ex combattants dans les rangs des forces armées. Le processus DDR prévoit une réinsertion socioéconomique dont pourront bénéficier certains ex combattants, pour éviter qu’ils ne retombent dans des activités de banditisme ».
En outre, le col. Baby insiste sur la responsabilité de la communauté internationale, qui doit superviser le processus de cantonnement et de désarmement.
Oumar Diamoye