Fidèle à sa volonté de financement autonome de ses grands projets, l’Alliance des États du Sahel (AES) composée du Mali, du Burkina Faso et le Niger, a posé un nouvel acte pour l’affirmation de sa souveraineté financière.
Le bloc sahélien a, en effet, a annoncé la création de sa Banque Confédérale d’Investissement et de Développement (BCID).
L’objectif principal de la BCID est de soutenir des secteurs vitaux tels que les infrastructures, l’agriculture et l’industrie.
Dotée d’un capital initial de 500 milliards de francs CFA, cette institution vise à financer des projets structurants pour accélérer le développement économique et renforcer l’indépendance financière du bloc sahélien.
Les premiers investissements devraient être consacrés à la construction de routes, de chemins de fer et de centrales électriques, éléments essentiels pour renforcer la connectivité entre les trois pays et stimuler leur croissance économique.
Alhousseini Sanou, ministre malien de l’Économie et des Finances, a salué cette initiative comme une avancée vers l’indépendance financière de l’AES.
« Avec la BCID, nous posons un jalon important dans la consolidation de notre souveraineté économique, en réduisant notre dépendance aux financements internationaux », a-t-il déclaré.
AES, des défis à relever
En parallèle, les chefs d’État de l’AES ont validé plusieurs projets d’envergure, dont la création d’un chemin de fer trans-sahélien et d’une compagnie aérienne commune.
Ces initiatives visent à dynamiser les échanges commerciaux et à renforcer la coopération économique entre les trois pays.
La création de l’AES répondait à des impératifs sécuritaires. Il s’agissait de mettre en commun les moyens militaires pour lutter contre les groupes terroristes armés, après avoir mis fin aux interventions internationale.
On pouvait d’ailleurs noter que l’option militaire restait privilégiée plutôt que l’ouverture de négociations avec les djihadistes.
Le traité instituant la Confédération élargit le champ de la mutualisation à des secteurs considérés comme stratégiques : l’énergie, l’agriculture, l’eau et les transports.
On pense immédiatement à la colonne vertébrale de cet ensemble géographique que constitue le fleuve Niger, facteur majeur de l’équation eau-agriculture, qui traverse le Mali et le Niger.
Longtemps incantatoire, le concept de “Vision partagée” sur la maîtrise de ce cours d’eau pourrait trouver un nouveau terrain d’entente, avec toutefois le risque de se fâcher avec le Nigeria, qui accueille le cours aval du fleuve et demeure donc à la merci des éventuels barrages en amont.