Alors que les Maliens s’impatientent à voir entre autres, leurs conditions de vie s’améliorer, le pays totalement libéré et sécurisé, le gouvernement Tatam Ly ne trouve mieux, en réponse à ces urgences qu’à jouer à la diversion. Pour un cadeau de fin d’année, le gouvernement Tatam Ly aura réussi à surprendre les Maliens. En effet, le 27 décembre dernier, nous avons été nombreux à tomber des nues en prenant connaissance d’un laconique communiqué de presse du gouvernement accusant l’ancien président Amadou Toumani Touré de « haute trahison ». Dans le document, il est reproché à ATT d’avoir entre autres, « détruit au détérioré volontairement un outil de défense nationale, participé à une entreprise de démocratisation de l’armée caractérisée par les nominations de complaisance d’officiers et de soldats incompétents et au patriotisme douteux à des postes de responsabilité au détriment des plus méritants. » Voilà quelques unes de ces accusations que le plus cancre des avocats démolirait avec aisance. En effet, quel est « cet outil de défense nationale, volontairement détruit ou détérioré » par l’ancien chef d’Etat ? Et cette autre accusation de « nomination de complaisance d’officiers et de soldats incompétents et au patriotisme douteux ? » A propos, qui a fait passer le putschiste Amadou Haya Sanogo du grade de capitaine à celui de général quatre Etoiles et d’autres encore ? Sanogo et compagnie ont-ils obtenu leurs grades pour mérite et patriotisme, ou par complaisance ? Incontestablement, aucun n’est méritant. Et ce n’est pas ATT qui leur a offert les récompenses. Cette histoire d’accusation du président ATT de haute trahison n’est qu’une ridicule tentative de règlement de comptes et de diversion des Maliens qui attendent désespérément de nos nouvelles autorités des débuts de résolutions aux graves crises (sécuritaire, humanitaire, économique et social) que vivent depuis trois longues années nos populations. « Le Mali d’abord » « Le Mali d’abord », c’était ce beau slogan qui avait accompagné IBK pendant toute sa campagne à l’occasion de l’élection présidentielle. Et ce slogan aura été pris en compte dans le programme d’action de son gouvernement. Dans un programme qui s’article en plusieurs axes à savoir entre autres la lutte contre la corruption, la restauration de l’honneur du Mali, la redistribution du bonheur aux Maliens, la reconstruction d’un Etat fort basé sur la justice, la bonne gouvernance, IBK disait lors de son investiture mettre en place les conditions d’un véritable changement pour le redécollage économique du pays. En effet, pour l’honneur du Mali dans la reconstruction durable de la souveraineté du Mali, IBK promettait d’apporter une solution définitive aux problèmes du nord avec l’instauration d’une culture de la prévention des crises et des conflits en installant durablement les réfugiés, tout en stabilisant les populations nomades. Dans cette stratégie de reconstruction de la souveraineté du pays, le tout nouveau président de la République entend épauler l’action de la MINUSMA dans l’intérêt exclusif du peuple malien avec un plan opérationnel de la gestion militaire du Mali après le départ de la mission de stabilisation internationale. Pour l’honneur du Mali, IBK entend refonder le dispositif de défense et de sécurité en reformant les opérations militaires spéciales qui permettront de garantir l’intégrité des Institutions publiques et la sécurité des personnes et des biens. Pour le bonheur des Maliens Afin de refonder l’école malienne pour reconstruire des compétences nationales, IBK a promis revaloriser la fonction enseignante avec la rationalisation de la gestion administrative du personnel enseignant, la modernisation des programmes de l’enseignement. Pour soutenir la création d’emploi dans son programme « le Mali d’abord » Ibrahim Boubacar Keïta entend créer 200.000 emplois directs durables et de milliers d’emplois indirects tout en promouvant le mécénat par l’intermédiaire de pépinières avec des mesures incitatives. Ce programme ambitionne d’assurer l’équité dans l’accès à l’emploi public, un soutien d’exception à l’éducation pour qu’elle corresponde aux besoins professionnels avec des actions fortes pour repenser la formation professionnelle afin qu’elle soit créatrice d’emploi. Rehausser le niveau de financement du secteur agricole Assurer la sécurité alimentaire d’une population de plus en plus croissante dans un espace économique ouvert et concurrentiel est une des priorités du nouveau président de la République. C’est pourquoi il a promis d’apporter le budget du secteur agricole à 15% par rapport au budget national. Cela va permettre de prendre en compte le développement des filières d’élevage, de la pêche, de l’aquaculture et la diversification des ressources halieutiques pour une préservation des ressources naturelles. Pour les régions du nord, 10 milliards, selon IBK seront mobilisés pour développement de l’agriculture dans le désert afin de soutenir une croissance forte et durable. Pour une croissance forte, durable et inclusive, le nouveau président de la République prévoit de donner un nouveau souffle à l’économie du Mali par l’accompagnement, la promotion du secteur privé et la construction de pôles de développement. Sur ce point, IBK s’est engagé à en mettre en place un pôle intégré agro-industriel dans l’espace des régions de Sikasso, Ségou, un pôle de pêche à Mopti, un port fluvial à Koulikoro et créer des entreprises sous-traitantes et des centres de formation du secteur minier dans la région de Kayes et faire aboutir les projets de recherche pétrolière à Kidal. Au niveau de l’équipement et des transports, le nouveau président a prévu la poursuite du programme de désenclavement intérieur et extérieur du pays par la construction d’un hub ferroviaire d’Afrique de l’Ouest en le reliant aux capitales des pays voisins par la réalisation du chemin de fer reliant Bamako- Kita-Conakry et la réhabilitation du chemin de fer Dakar-Bamako. Cette croissance devrait être soutenue par l’élaboration d’une nouvelle politique énergétique afin de renforcer le réseau existant contribuant ainsi à réduire les coûts. IBK prévoit aussi la relecture de la Constitution, la refondation des administrations publiques, l’amélioration de la gestion des finances publiques et la lutte contre la corruption. Le nouveau pouvoir a promis également d’adopter des mesures législatives et réglementaires visant à renforcer la culture de la transparence, durcir les sanctions contre les personnes attentant aux intérêts de la Nation. Ce sont là les grandes lignes du programme du président IBK et qui correspondent effectivement aux attentes des Maliens.L’heure est donc, non pas à la diversion, mais, à la tenue des promesses. Boubacar Sankare SOURCE: Le 26 Mars