Dans le cadre de la mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali issu des pourparlers d’Alger, le Désarmement, Démobilisation et Réinsertion(DDR) des groupes armés doit démarrer ce matin à Gao. Cette étape cruciale du processus de paix au Mali suscite les interrogations des groupes armés (la Coordination des mouvements de l’Azawad, la Plateforme) concernées par le processus.
Dans une correspondance adressée au président de la Commission technique de sécurité (CTS) de Bamako, le 03 novembre 2018, la Coordination des officiers des Mouvements de l’état Major du MOC de Gao soulève des questionnements. «Comme vous le saviez, il a été décidé de faire un D.D.R. accéléré à tous les bataillons du MOC Gao, Kidal, Tombouctou) du 05 au 30 novembre 2018. En référence aux lettres de bataillons de Kidal, Gao et Tombouctou demandant des explications sur leur sort avant de déposer leurs armes, les officiers des mouvements CMA et Plateforme proposent d’avoir des réponses aux questions suivantes : La confirmation de leurs grades avant le processus de DDR ; Le sort des combattants victimes de l’attentat du 18 janvier 2017 qui sont malades ou invalides ; Les conditions d’intégration des officiers de l’état major du MOC, de la CTS et Equipes Mixtes d’Observation et de Vérification (EMOVs); Des déserteurs au sein du bataillon ; Des décédés de l’attentat du 18 janvier 2017 », souligne la correspondance des groupes armés. Pour la visite médicale, les groupes armés souhaitent une équipe mixte composés des docteurs de la CMA, de la Plateforme et FAMA désignés par les parties sous la supervision de la MINUSMA. Les Mouvements armés souhaitent aussi l’implication des officiers de la Coordination du MOC dans toutes les équipes à Gao, Kidal et Tombouctou. Les Mouvement demandent également la situation de prise en charge des éléments qui ne sont pas aptes et qui ne parviennent pas à retourner au bataillon puisqu’ils sont directement remplacés. Les Mouvements armés veulent savoir si les éléments des bataillons retenus resteront au MOC sous l’égide de la CTS pour continuer les missions régaliennes du MOC jusqu’à la fin du processus de cantonnement. Enfin, les mouvements armés souhaitent l’organisation d’un atelier pour définir la notion de l’armée reconstituée.
Le lundi 29 octobre 2018, le Centre Carter, Observateur indépendant de la mise en œuvre de l’Accord de 2015 pour la paix et la réconciliation au Mali, a publié son deuxième rapport, qui porte sur les mesures susceptibles d’accélérer la mise en œuvre de l’Accord. Le rapport note des progrès, mais souligne également les problèmes qui entravent les progrès dans la mise en œuvre de l’accord. A cet effet, l’observateur indépendant a fait quelques recommandations dont le lancement de l’opération générale du DDR (désarmement, démobilisation et réinsertion) compte tenu de la disponibilité des listes quasiment complètes des combattants éligibles. Dans son rapport, l’observateur indépendant a invité la Commission nationale du DDR à lancer l’opération générale du DDR dans les meilleurs délais, compte tenu de la disponibilité des listes quasiment complètes des combattants éligibles. « Les Mouvements en retard pourraient dans ce cas compléter leurs listes au fur et à mesure », précise l’observateur indépendant.
Plus de deux ans après sa signature, l’accord pour la paix et la réconciliation nationale issue du processus d’Alger n’a pas connu de grandes avancées. Aucun de ces chronogrammes n’a été appliqué à la lettre par les parties signataires de l’accord.
A. Sogodogo
Source: Le Républicain