C’est le mardi que le processus de « Démobilisation, Désarmement et Réinsertion » (DDR) a été lancé à Gao par les autorités de notre pays, sous l’œil vigilant de la communauté internationale. Ce lancement devrait marquer une étape importante du processus de crise et de la stabilité de notre pays. Seulement voilà : ce lancement a été un fiasco qui ne dit pas son nom. Cela, pour la simple raison qu’il existe encore beaucoup de non-dits et des interrogations sans réponses.
En effet, le lancement du DDR, annoncé avec du boucan n’a pas tenu toutes ses promesses. Il a fallu trouver des arrangements nécessaires pour masquer cet échec qu’on a tout fait pour cacher. Annoncée pour 8 heures dans la matinée, la cérémonie de lancement n’a pu démarrer, selon de sources crédibles, qu’à 16 heures. Le temps de procéder à des tractations pour contenter les responsables des groupes armés, réticents à s’engager dans le processus, sans trouver des gages nécessaires. C’est dire qu’il subsiste encore un climat de méfiance entre le Gouvernement et les responsables des groupes armés. Ce qui pourrait compromettre dangereusement le bonne entame qu’on avance avec ce lancement.
D‘après nos informations, les responsables des groupes armés (CMA-Plateforme-CME) voulaient avoir la certitude de leur confirmation de leurs combattants dans les grades actuels. Cette première opération concernera 1600 combattants de la Plateforme, de la CMA et des autres mouvements partants pour le processus. Il sagit des combattants qui sont dans le MOC des régions de Gao, Tombouctou et Kidal. Elle va durer 3 semaines. A l’issue, chaque combattant aura le choix soit de devenir un civil, en optant pour la réinsertion socio-économique, soit d’entrer dans les forces de défense et de sécurité maliennes en choisissant l’intégration s’il répond aux critères déjà agréés par les signataires.
La cérémonie a brillé par l’absence très remarquée des combattants des différents mouvements. Les autorités maliennes et la communauté internationale s’attendaient au moins à ce que des combattants déposent les armés, ne serait-ce que de manière symbolique. Ce qui aurait pu donner beaucoup de crédit à l’opération et aurait été l’expression de la bonne foi des groupes armés, parties au processus. Pourquoi cette absence des combattants des groupes à la cérémonie ? Seraient-ils encore à la recherche de compléments d’effectifs ? A suivre.
Youssouf Diallo
Source: La Lettre du Peuple