Ça y est ! La Compagnie Malienne de Navigation (COMANAV) vient de procéder au lancement de sa campagne de navigation 2019-2020.
Une heureuse opportunité pour les populations des régions nord du Mali qui, faute de moyens de transport adéquats (les reliant au reste du pays) et surtout à cause de l’insécurité sur les routes subissaient 7 mois durant, une hausse vertigineuse des prix des denrées de première necessité.
En effet, Après 7 mois “d’hibernation”, la Compagnie Malienne de Navigation (CAMANAV) est entrée en activité le 6 Août dernier à Mopti, en ouvrant sa campagne de transport fluvial à travers les premiers voyages de sa flotte légère le Firhoun et le Président Modibo Kéïta.
Ensuite, ce sont les énormes bateaux Tombouctou, Kankou Moussa et le général A Soumaré qui ont suivi à partir de Koulikoro.
Ces villes flottantes desservent désormais l’axe fluvial Koulikoro-Gao en passant par toutes les villes et villages situés le long du fleuve Niger.
Ces gros bateaux non seulement ont une grande capacité de transport de marchandises et de produits de tous genres, et aussi de plus de 400 passagers.
Quant aux deux bateaux qui constituent la flotte légère de la COMANAV.
Ils assurent principalement le transport des passagers et permettrent à la Compagnie de prolonger sa campagne pour au moins une période de 6 mois.
Ces deux navires à faible tirant d’eau de type FRP, (fibre de verre renforcé), qui possèdent 60 places chacun ont été acquis (en 2011) pour près de trois milliards de FCFA.
Ils peuvent naviguer pendant une longue période dans l’année sans souffrir de l’ensablement prononcé du fleuve Niger. Ainsi, l’activité de navigation qui se déroulait seulement quatre mois par an, cesse d’être tributaire des crues du fleuve. Malheureusement, cette flotte n’est pas à même d’assurer le transport fret, et aussi, elle coûte cher pour les passagers. A titre d’exemple, le voyageur pour relier Mopti à Tombouctou (aller-simple) doit débourser la somme de 38.500 FCFA (trente huit mille cinq cent franc Cfa). Ce qui n’est pas donné à tout le monde.
Le coût de transport (passagers comme fret) par les bateaux courriers est raisonnable, mais, à cause de leur dimension, et la décrue, à partir de Décembre, voire Novembre, la COMANAV est obligée d’immobiliser ses ‘’villes’’ flottantes, mettant ainsi fin à sa campagne de transport fluvial d’envergure.
Cette période de 8 mois d’inactivité de la compagnie, constitue un véritable calvaire pour les populations du Nord qui subissent du coup, une hausse vertigineuse des prix des denrées de première nécessité.
Sucre, lait, huile, savons, petit mil et autres céréales voient leur prix s’emballer par rapport au reste du pays. Même les produits pharmaceutiques se font souvent rares dans les régions nord du pays.
Pendant ce temps, c’est la pagaille et l’anarchie qui s’installent sur le fleuve.
En effet, faute de code fluvial bien élaboré et connu de tous, n’importe qui, s’improvise transporteur fluvial, n’importe quel machin flottant, un moyen de transport. Au même moment, une bonne partie de nos populations dont la vie est liée au transport par voie fluviale, est contrainte d’emprunter ces nombreuses pinasses, pirogues et autres « Sotrama » flottantes, nées de l’impossibilité pour la COMANAV d’assurer le transport des personnes et des biens dans des délais raisonnables et pendant une longue période.
Et le drame est que, ces pinasses, pirogues et autres « engins » dépourvus de tout dispositif de sécurité finissent très souvent leurs voyages sous les eaux du Djoliba.
Boubacar Sankaré
Source: Le 26 Mars