En effet, si la loi selon laquelle les poids lourds sont autorisés à circuler dans la ville de Bamako à partir de 00 heure était respectée, l’explosion accidentelle du camion-citerne du mardi 24 septembre 2019, vers 15 heures, à Daoudabougou, en plein centre de Bamako, avec un bilan macabre de 7 morts et 46 blessés par suite de brûlures, n’aurait pas eu lieu. Mais à qui responsabilité ? Le conducteur indélicat du camion ou les agents de police ?
Dans tout le vrai coupable c’est le gouvernement qui, au lieu de prévenir, ne fait que jouer le pompier, avec des communiqués
Si les raisons exactes de cette explosion accidentelle restent encore à élucider, elles mettent à nu le non-respect de la loi selon laquelle les poids lourds sont autorisés à circuler dans la ville de Bamako à partir de 00 heure.
En effet, compte tenu des tonnes de marchandises (solides, liquides et gazeuses) qu’ils sont autorisés normalement à transporter pour un voyage et la fluidité de la circulation, ces gros porteurs ne doivent circuler à des moments de faible trafic, pour éviter d’énormes incidents dans la circulation, en raison de l’étroitesse et de la qualité de nos routes.
Mais hélas ! Malgré le vote de cette pertinente loi, son application stricte fait toujours défaut de la part des principaux acteurs (conducteurs et policiers). Il suffit aux premiers de glisser des pièces sonnantes et trébuchantes aux seconds pour qu’ils soient autorisés à circuler en pleine journée en centre-ville de Bamako sans qu’ils soient incommodés. C’est lorsque des accidents tragiques, comme celui du mardi, se produisent pour qu’on se demande comment ce véhicule gros-porteur a pu passer tous les postes de contrôle pour être jusque-là.
Outre la corruption des agents de sécurité, la plupart des camions gros-porteurs circulant en dehors des horaires indiqués appartiendraient à des hauts cadres de l’administration. Il suffit un coup de téléphone pour que l’agent (sous peine de perdre son poste) laisse passer le véhicule en infraction.
Ces nombreux morts et blessés de l’explosion accidentelle n’ont rien fait pour mériter un tel sort. Ils sont victimes collatérales d’inconscience du conducteur de la citerne et du laxisme coupable des agents de police.
Dans un Communiqué laconique, le Gouvernement « rassure que des investigations sont en cours pour comprendre les circonstances exactes de l’accident et situer les responsabilités ».
En tout état de cause, cela ne dérobe point le gouvernement qui serait le vrai responsable. Car au lieu de prendre des mesures préventives ne fait que jouer le pompier et des communiqués qui à la limite qui heurtent la sensibilité de certains compatriotes.
Assi de Diapé
Source: Le Point du Mali