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L’administration en zones de conflit : Les risques d’un possible redéploiement

L’Allemagne propose et finance un ambitieux plan de sécurisation du Mali, a rapporté le gouvernement au moment où le pays entamait un deuil national après l’exécution de 51 personnes dans le nord du pays, par des terroristes. C’est ainsi que le ministre de la Sécurité et de la Protection civile, le Colonel-Major Daoud Aly Mohammedine, a reçu le mardi 10 août l’Ambassadeur de la République Fédérale d’Allemagne, Dietrich Pohl, accompagné du représentant du Pnud.

Les échanges ont porté sur la mise en œuvre du projet Mécanisme de stabilisation de la région du Liptako Gourma pour accompagner le retour de l’administration et le maillage sécuritaire du pays. Mais le Mali glisse inexorablement vers l’emprise des groupes djihadistes qui ne font que gagner du terrain de jour en jour. Comme l’Afghanistan, les Maliens se laissent entrainer par une élite corrompue incapable d’investir dans le réarmement des forces nationales censées combattre les terroristes.

Alors que le France s’apprête à partir, le pays est loin de gagner le pari de la mobilisation contre les forces obscures profitant de l’absence de l’Etat dans les zones rurales reculées. On espère que la proposition allemande aidera à changer la donne. Il s’agit en effet d’un plan costaud, un mécanisme concernant les régions de Mopti, Bandiagara, Douentza, Gao et Ménaka.

C’est l’Allemagne qui est le premier bailleur du projet à travers le fonds fiduciaire, aux côtés de l’Union européenne. Les Allemands espèrent voir d’autres partenaires se joindre au projet dont les premières expériences sont saluées en matière de stabilité dans des zones d’insécurité voisines du Mali. L’année dernière, le Mécanisme de stabilisation a été mis en œuvre, avec succès, au Burkina Faso et au Niger. Il s’agit maintenant de l’appliquer au Mali.

Ainsi, Dietrich Pohl a sollicité l’accompagnement du ministère de la Sécurité et de la Protection civile qui, selon lui, a un grand rôle à jouer dans le mécanisme, dans la mesure où l’on ne peut parler de retour de l’Administration sans sécurité à long terme. En clair, le projet vise à accompagner le retour de l’Administration, des déplacés et assurer une cohésion sociale, avec une présence effective des forces de sécurité sur le terrain dans l’espace concerné.

On parle de mener un sursaut civil dans la région pour redynamiser le secteur de la gouvernance et du développement. Il a également été question, au cours de l’audience entre le diplomate allemand et le ministre de la Sécurité de la prévention, de l’insécurité et l’extension des Pôles sécurisés et de gouvernance (Psdg) aux régions du Sud, à savoir Sikasso, Kayes et Koulikoro.

Le Colonel-Major Daoud Aly Mohammedine ne pouvait que sauter sur l’occasion, lui qui a remercié son interlocuteur pour cette visite qui s’inscrit dans le cadre du renforcement de la coopération. Dans un contexte électoral, c’est une occasion inespérée pour faire revenir l’administration dans ces localités. Mais la question reste de savoir si le sursaut voulu par le diplomate allemand aura bien lieu. Le plus difficile sera d’amener les forces de sécurité à retourner dans les villages en proie à la violence dans des régions coupées des centres de commandement des forces nationales sous équipés et manque de renseignements.

Nampaga KONE

Source: La Preuve

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