À l’instar d’autres pays d’Afrique, le Mali commémorait le 8e anniversaire de l’assassinat du guide libyen, Mouammar Kadhafi. Pour ce faire, le terrain de foot de Sogoniko a, courant l’après-midi du dimanche 20 octobre, été coopté pour la tenue d’un meeting organisé par la Coordination du comité révolutionnaire international du Mali (CRI-Mali). L’évènement était présidé par le président de la CRI-Mali, Keba Diallo, en présence du représentant du fils de Kadhafi, Saif al-Islam, Oumar Mohamed Abdoul Kader, président du Front pour la libération de la Libye.
20 octobre 2011-20 octobre 2019, cela fait exactement 8 ans que Mouammar Kadhafi est mort. En tant que militante des causes africaines, la CRI-Mali célébrait avec brio la date d’anniversaire de l’assassinat du guide libyen. Sur les banderoles, on pouvait lire : « Kadhafi n’est pas mort » ; « déclaration de soutien du peuple malien à Saif al-Islam et au peuple libyen pour le retour de la paix, de la stabilité et de l’unité » ; « nous disons non à la CPI » ; « nous Africains contestons et rejetons avec toute notre énergie les décisions de la CPI ».
Suivant la déclaration de Keba Diallo, le 20 octobre marque le huitième anniversaire de l’assassinat « honteux du guide de la Grande Jamahiriya arabe (Kadhafi),qui était un pacificateur, l’homme qui redressait le continent, voire un innovateur, un rassembleur et surtout un visionnaire pour l’Afrique ». D’après Keba Diallo, la célébration de cette date s’effectue au moment où les assassins du trépassé voire les complices de cet acte criminel et inacceptable sont tous tombés dans l’oubliette dans leur pays. Plus précisément, dit-il, il s’agit de Sarkozy, Bernard-Henri Levy, « la haineuse Clinton » et le « fourbe Cameron » avec le soutien matériel des pays arabes comme le Qatar. Cela, regrette-t-il, avec la complicité de certaines presses arabes telle Al Zajira qui, pour lui, ont dramatisé la situation en ternissant l’image du colonel Kadhafi.
Le président de la CRI-Mali de poursuivre en citant quelques effets de l’assassinat de Mouammar : le renversement de la Jamahiriya ; la situation chaotique dans laquelle se trouvent les Libyens ; l’expansion du terrorisme et des groupes armés ; le flot des migrants avec ses cortèges de milliers de morts saisonniers…Aux yeux de M. Diallo, Kadhafi avait des projets purement africains qui dépassaient l’entendement des Occidentaux. Mais hélas, il n’a pas été compris par des dirigeants africains. Le révolutionnaire libyen voulait, aux dires du jeune activiste Keba, des projets pour l’union de l’Afrique sans frontière ; un continent avec un seul passeport et une seule carte de voyage ; une Afrique avec une monnaie commune ; une seule armée et vision, voire une seule orientation économique en plus d’une seule banque centrale.
Avec son t-shirt blanc portant la photo de Saif al-Islam Kadhafi, le panafricaniste Diallo éclaire davantage le public : « Kadhafi avait un projet humanitaire qui a été confisqué afin de faire tomber la Libye et toutes les régions voisines dans un conflit permanent ». L’exemple frappant, dit-il, est la situation des pays comme le Mali, le Burkina Faso, le Niger, le Tchad, le Cameroun, le Nigeria…D’après le président de la coordination, les héros meurent avec leurs projets, et le guide assassiné avait des projets de liberté, voire plein d’autres choses pour l’Afrique. Des projets qui, selon lui, ont été mis dans des tiroirs par les ennemis du continent. Ceux qui osent discuter de ces projets « seront alors considérés comme les antioccidentaux. Donc directement écartés ou réduits au silence ».
Sans nul doute, estime Keba, il est temps que les Africains se tiennent debout, et s’unissent pour combattre le néocolonialisme, la France-Afrique, l’impérialisme, et le système d’oppression imposé au détriment de l’Afrique par les Occidentaux et leurs complices.
Avant de terminer, ce jeune activiste a fait comprendre : « Les grands hommes ne meurent jamais, Kadhafi a été tué parce qu’il se battait pour l’Afrique et pour son peuple. Il est tué tout simplement parce qu’il se sacrifiait pour la cause commune de son peuple et le continent africain ».
Le fils de Mouammar appelé Saif al-Islam Kadhafi s’était fait représenter par Oumar Mohamed Abdoul Kader, président du Front pour la libération de la Libye. Les propos de ce dernier se résument à ces points : « Nous nous opposons à toute arrestation du fils de Kadhafi. Nous demandons la libération de tous les détenus ou prisonniers ; nous exigeons à ce que la tombe du guide soit montrée à tout le monde. Nous demandons le retour des déplacés libyens. Nous voudrons que la réconciliation libyenne soit effectuée par Saif Islam… » Kadhafi est mort, il faut que l’union africaine devienne une réalité, dit un militant.
Mamadou Diarra
Source: LE PAYS