Dans le cadre du 5e anniversaire de la signature de l’Accord pour la paix, l’Assemblée nationale tient du 7 au 8 juillet des journées d’échanges et d’appropriation du contenu dudit document au Centre international de conférence de Bamako (CICB).
La cérémonie d’ouverture de ces journées était présidée par le Président de l’Assemblée nationale, Moussa TIMBINE qui avait à ses côtés le représentant de la MINUSMA, Bruno MPONDO et le président de la commission d’organisation de l’événement, l’honorable Dédéou TRAORE.
La rencontre était élargie également à des parties prenantes de la mise en œuvre de l’Accord et des experts. Ces deux jours d’échanges sont mises à profit pour permettre aux députés de la 6ème législature et aux autres participants d’être au même niveau d’information et de s’approprier le contenu du document afin de mieux appréhender leurs rôles dans la mise en œuvre des réformes envisagées.
« L’Accord a été signé, il y a 5 ans. En tant que députés nous devons connaître son contenu et le maîtriser dans le cadre l’exercice de nos fonctions. Ces journées vont être aussi l’opportunité de faire une mise à niveau des députés », a expliqué l’honorable Dédéou TRAORE.
Le représentant de la MINUSMA, quant à lui, a salué l’initiative qui arrive, contextualise-t-il, après le renouvellement du mandat de la Mission onusienne au Mali jusqu’en juin 2021 avec deux mandats. Il s’agit en occurrence, de soutenir le gouvernement malien dans la mise en œuvre de l’Accord et de soutenir sa stratégie dans le Centre du pays, a-t-il cité.
Selon lui, l’Accord pour la paix dont la MINUSMA appuie l’Etat malien dans la mise en œuvre a été signé avec des ‘’esprits’’ et guidé par des ‘’principes’’. L’unicité du Mali, le respect de l’intégrité du territoire et la souveraineté nationale sont entre autres ainsi très chers à l’Accord, a rappelé Bruno MPONDO.« Sans le respect de ces principes, aucun gouvernement malien n’aurait signé ce document », est-il persuadé avant de faire le point de certaines réalisations et des difficultés.
Ainsi, 5 ans après sa signature, l’Accord suit sa mise en œuvre, bon an mal an. En effet, soutient-il, son exécution a instauré un dialogue entre les acteurs, arrêté les hostilités entre les mouvements armés et l’armée nationale. Aussi, elle est en train de permettre le transfert de responsabilités et de finances aux collectivités.
Toutefois, il a déploré des retards dans l’application de certains chapitres du document qui sont dus souvent aux acteurs maliens et aux bailleurs. Beaucoup de partenaires ne sont pas à jour de contribution en faveur de la mise en œuvre de l’Accord. « 5 ans après, les principes sont fixés, les bases sont installées. Nous sommes en train d’élever les murs. Mais, il reste la toiture qui n’est pas encore faite », a-t-il schématisé.
De son côté, le Président de l’Assemblée nationale a rappelé qu’avec la signature de l’Accord, il y a 5 ans, naissait un vaste chantier national marquant l’aboutissement heureux d’un processus historique de dialogue inter-maliens ; un chantier vivement attendu, en son temps, par tous nos compatriotes ainsi que la communauté internationale. Car, il portait, soutient-il, les espoirs du retour définitif de la paix dans notre pays, après le déclenchement de la crise multidimensionnelle de 2012.
Et selon lui, la tenue des journées d’échanges procède de l’engagement constant de l’Assemblée nationale à être au cœur de la gestion des préoccupations des populations maliennes, singulièrement les questions sécuritaires et de vivre ensemble qui demeurent l’urgence de toutes les priorités nationales.
« Les espoirs nés de la signature de l’Accord par les populations maliennes font que l’Assemblée nationale est obligée de suivre constamment et avec un intérêt particulier toutes les questions se rapportant à son application idoine. Cela est d’autant plus normal que des membres de notre Institution ont eu à participer à tout le processus de dialogue et de négociation à Alger », a précisé le titulaire du Perchoir.
A son tour, il s’est réjoui de toutes les avancées déjà enregistrées dans l’application de l’Accord parmi lesquelles l’arrêt des combats entre l’armée malienne et les groupes armés, le retour progressif de l’administration dans les régions du Nord, la mise en place des autorités intérimaires et le démarrage du processus de DDR.
En tout état de cause, l’Assemblée nationale demeure plus que jamais déterminée à s’acquitter, avec diligence, de toutes ses obligations visant à accélérer le processus, a déclaré l’honorable Moussa TIMBINE. Le vote de la loi d’Entente nationale et celui relatif au développement des régions du nord du Mali, entre autres, rentrent d’ailleurs dans ce cadre, a-t-il soutenu.
Par Sikou BAH
Source : Info-Matin