Les négociations de paix à Alger entre pouvoir malien et groupes armés se compliquent… En effet, relève Le Républicain à Bamako, « les travaux de la troisième journée des négociations directes continuent sans la participation de la coordination des groupes armés, favorable à l’indépendance de l’Azawad. Et un nouveau feuilleton s’est ouvert mardi 16 septembre. Au sein des groupes armés, l’heure est à la dissidence. La Coalition pour le peuple de l’Azawad qui a participé au début des négociations directes a débarqué, il y a deux jours, son président Ag Mohamed Assaleh et deux autres membres dirigeants pour fautes graves et actes de subversion. Ces derniers, qui ne l’entendent pas de cette oreille, ont décidé à leur tour d’exclure de la Coalition les signataires de la missive censée mettre fin à leurs fonctions. Un véritable imbroglio, pointe Le Républicain, qui donne le tournis au facilitateur algérien. »
Qui plus est, dénonce L’Indicateur du Renouveau, autre quotidien malien, « pour conforter leurs positions à Alger, les groupes armés veulent attaquer Tombouctou et Gao. D’ores et déjà, les enlèvements de véhicules et les attentats-suicides rentrent dans ce cadre, note le journal, pour déstabiliser les différentes forces sur place. Les groupes armés, qui se sont encore confortés à travers des renforts en provenance des pays voisins et surtout des camps de réfugiés, entendent défier les autorités maliennes. En menant des attaques ciblées, le HCUA, le MNLA, le MAA veulent faire une démonstration de force afin d’obtenir le fameux statut particulier. A en croire nos sources, poursuit L’Indicateur du Renouveau, le cessez-le-feu n’était qu’un prétexte fallacieux pour permettre aux combattants des groupes armés de bien se préparer à affronter l’armée malienne dans ses positions. »
Quelle solution ?
Alors comment remettre ces pourparlers d’Alger sur les rails ? Comment trouver une issue qui satisferait toutes les parties en présence ?
Pour Le Pays au Burkina, « une décentralisation bien faite, correctement menée, et avec l’aval de la communauté internationale, pourrait bien donner satisfaction aux groupes armés. Mais, tempère-t-il, seule l’indépendance semble les préoccuper. Si Bamako claque la porte, il est à craindre que les choses dégénèrent au profit des tenants de l’option militaire. Dans ce cas, les pourparlers auront été bien inutiles. On serait alors tenté de mater les rebelles comme du reste ils semblent s’y être préparés ! Il faut en convenir, soupire le quotidien burkinabé : Bamako ne peut donner ce que les groupes lui demandent. Le régime IBK ne peut se compromettre jusqu’à ce point. Les deux camps devraient donc reprendre courage, se parler franchement, trouver un bon compromis durable, en prenant en compte de l’intérêt général. »
Et Le Pays de conclure : « Il faut en finir avec le sempiternel retour à la case-départ. Sinon, à quoi auront donc servi tous ces efforts déployés pour obtenir et garantir la paix dans la sous-région ? »
Grands et petits efforts…
Dans les médias du continent également, les Nations unies qui entrent en guerre contre Ebola… « C’est en principe ce jeudi, relève L’Observateur Paalga à Ouaga, que devrait être votée la résolution déclarant officiellement la guerre à cet ennemi insaisissable et terrifiant nommé Ebola. Et sauf erreur ou omission de notre part, il s’agira là d’une première, […] c’est la toute première fois que le saint des saints de l’Organisation se penche en personne sur un problème de santé publique. C’est la preuve, pour ceux qui en douteraient encore, que l’épidémie de fièvre hémorragique qui menace actuellement notre région, constitue une véritable problématique sécuritaire qui dépasse nos frontières. »
Avant l’intervention sanitaire et les traitements, il y a l’information et la prévention… Mais « malgré les efforts qui sont en train d’être fournis par les agents sanitaires, beaucoup de sensibilisation reste à faire sur le terrain, relève le site d’informationGuinée Conakry Infos. […] L’épidémie a créé du jour au lendemain une réelle psychose chez les citoyens guinéens. La peur habite les cœurs. »
Dernier exemple en date, nous en parlions déjà hier : les émeutes qui ont fait plus de 22 blessés, avant-hier, à Wômè, dans la région administrative de Nzérékoré, en Guinée forestière. Emeutes qui se sont produites lors d’une séance de sensibilisation menée par les autorités régionales.
Le site Guinée News a pu joindre le gouverneur de la région, Lanceï Condé, qui était sur place et qui a dû fuir les violences. « Je m’insurge, dit-il, contre l’agression dont ma délégation a fait l’objet mais aussi et surtout contre ces gens qui continuent d’encourager les citoyens à la résistance face à l’épidémie de fièvre Ebola, sous prétexte qu’elle ne serait qu’une invention des Blancs. »
Si le gouverneur et le préfet ont donc pu fuir le village, des hommes armés retiennent toujours en otage le directeur préfectoral de la santé, le directeur adjoint de l’hôpital de Nzérékoré et quatre journalistes guinéens.