Un Autre Blanc, c’est le titre de votre dernier album et c’est votre histoire. Naître albinos au Mali, c’est quelle vie ?
Ce n’est pas une vie facile. Pour moi, il y a eu plus de peur que de mal, mais il y a beaucoup d’humiliations, et bien pire. Dans certaines régions, on pratique encore des sacrifices humains, c’est culturel. Les gens sont superstitieux, ils pensent que les albinos ont des pouvoirs, qu’il faut les attaquer et boire leur sang pour s’en emparer. Il y a beaucoup d’ignorance, les gens ne savent pas que c’est dû à un manque de mélanine et que ce sont des personnes comme les autres. ils n’ont aucune information là-dessus. Et on ne peut jamais mettre la main sur les assassins, les politiques ne font rien pour qu’on y parvienne.
Peut-on dire que le fait d’être différent a nourri votre créativité ?
Oui, bien sûr, je dirais même que j’ai la chance d’être albinos. Je n’aurais pas été aussi connu, je n’aurais pas eu autant de succès autrement, ni autant voyagé dans le monde entier.
Les Nouveaux ambassadeurs, c’est votre groupe. Quelle formation musicale vous accompagnera sur scène à Moissac ?
Nous sommes neuf sur scène, en tout, avec les choristes, la guitare, la basse, la batterie, les percussions, et le DJ. Cela fait trois ans que nous jouons ensemble, nous sommes très bien rodés, bien en place.
Vous fêtez cette année vos 50 ans de carrière. Qu’est-ce que la scène vous apporte encore ?
C’est un lieu de contact avec le monde, de rencontres, c’est fascinant de vivre cela. Les gens viennent aux concerts pour oublier les problèmes, il faut leur donner de l’énergie, les faire participer au spectacle.
Vous avez dit qu’Un Autre Blanc était votre dernier album. Vous verra-t-on encore longtemps en tournée ? Jusqu’à vos 80 ans ?
Oui, probablement ! Je ne peux pas arrêter la scène, je m’ennuie sinon.
Source: ladepeche.fr