Voler à travers le vaste désert du nord du Mali pour surveiller et protéger des missions civiles, serait un défi pour tout pilote, mais Sandra Hernandez se démarque. Elle est la seule femme pilote d’hélicoptère dans le contingent salvadorien de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA).
Des pilotes d’hélicoptères d’El Salvador, basés à Tombouctou, participent à la mission de l’ONU depuis trois ans. Mais en tant que seule femme du contingent, Sandra Hernandez rêvait d’être pilote depuis son enfance. «Depuis que j’étais une petite fille, j’ai toujours aimé voler car mon père fut pilote ainsi que mes deux frères aînés. Je me suis toujours senti très fier d’eux », a-t-elle dit.
Avec ses 16 années d’expérience en tant que pilote dans son pays d’origine, Sandra rejoint la MINUSMA en mai 2017. Elle effectue des missions d’intervention rapide, fournit un appui aérien pour les forces sur le terrain, surveille depuis les airs des convois, des escortes de l’ONU et des évacuations de blessés. Elle participe ainsi à la protection des civils dans le nord du Mali. « Nous sommes toujours prêts à intervenir en moins de sept minutes. Nous pouvons être prêts à assurer la sécurité et à faire une démonstration de force contre des groupes armés qui attaquent des civils, » a-t-elle déclaré.
El Salvador, un petit pays d’environ six millions d’habitants, est pleinement engagé dans le soutien international et les opérations de maintien de la paix. Il contribue avec trois hélicoptères MD500E et un contingent de 90 Casques bleus à la MINUSMA. L’unité d’hélicoptères armés, nommée « Torogoz » d’après un oiseau emblématique au Salvador, comprend des pilotes, des équipes d’entretien, du personnel médical et des marines. Sa mission principale est d’effectuer des patrouilles aériennes de jour et de nuit, fournissant un soutien aux troupes sur le terrain. Le contingent est l’un des déploiements internationaux les plus importants de ses militaires. C’est la première fois que les forces salvadoriennes fonctionnent indépendamment de tout soutien direct de tout autre pays dans le cadre d’une opération de l’ONU.
Pour le commandant du contingent, le Colonel Jose Leon, avoir une femme à bord est un réel avantage quand il s’agit de gagner la confiance des communautés locales « Je suis vraiment fier d’elle et c’est un honneur de l’avoir dans l’équipe. Elle aide certainement dans nos contacts avec la population locale à Tombouctou, en particulier avec les femmes. Quand ils voient une femme pilote travailler et interagir avec eux, cela donne une perspective différente, » a-t-il dit.
Sandra aime faire partie de la première unité salvadorienne de maintien de la paix de l’ONU. Sa meilleure récompense est de savoir que les femmes, enfants et hommes dans ces régions sont plus en sécurité grâce à son travail. Cependant, il y a des sacrifices à faire aussi, le plus difficile pour elle est d’être si loin de sa famille et de sa fille de huit ans pendant plusieurs mois.
Aujourd’hui, quelque 13 000 casques bleus de l’ONU provenant de plus de 50 pays servent au Mali. Opérant dans des environnements très instables, loin de leurs familles et de leurs pays, les soldats de la paix font tous les jours des sacrifices au service de la paix.
Source: Minusma
Source: la rédaction