Les Touareg ont finalement décidé de ne pas signer l’accord d’Alger, jugeant qu’il méritait d’être amélioré afin de mieux correspondre “aux revendications du peuple de l’Azawad”.
“Les aspirations du peuple ne sont pas dans ce document”, a finalement conclu le vice-président du MNLA (Mouvement national de libération de l’Azawad) Mahamadou Djéri Maiga, annonçant que la rébellion touareg du nord du Mali ne signerait pas l’accord d’Alger. Le MNLA avait jusque-là réservé sa décision au sujet du texte paraphé le 1er mars par le gouvernement et qualifié par ailleurs de “bonne base de travail”.
Un premier document publié lundi par les rebelles jugeait déjà “fondamentalement insuffisant” l’accord d’Alger “par rapport aux revendications du peuple de l’Azawad”, en référence à l’appellation de cette région du Mali par les rebelles.
Ce texte réclamait “une reconnaissance et la réparation par l’État malien des différents crimes qu’il a commis depuis 1963 dans l’Azawad”, et “une reconnaissance de l’Azawad en tant qu’entité politique, juridique et territoriale”, comprise dans l’accord d’Alger au seul titre “réalité humaine”, sans contenu politique explicite.
Conditions d’une paix durable
Par ailleurs, la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA) sollicite “une rencontre avec la médiation et les partenaires internationaux concernés, en vue d’échanger sur la suite du processus”.
La pression occidentale, déjà forte sur les rebelles pour signer, s’est intensifiée à la suite de l’attentat anti-occidental du 7 mars à Bamako, revendiqué par le groupe jihadiste Al-Mourabitoune de l’Algérien Mokhtar Belmokhtar, qui a fait cinq morts: trois Maliens, un Français et un Belge.
Une délégation de diplomates européens et de responsables de la représentation de l’Union européenne à Bamako se rendra “à Kidal (nord du Mali, NDLR) mardi si tout va bien, pour faire avancer les choses”, a affirmé un membre de la délégation. Cet accord vise à créer les conditions d’une paix durable dans le nord du Mali, qui a connu une série de rébellions touareg depuis les premières années d’indépendance du pays, en 1960.
La région du nord du Mali était tombée au printemps 2012 sous la coupe de groupes jihadistes liés à Al-Qaïda après la déroute de l’armée face à la rébellion du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA), d’abord alliée à ces groupes qui l’ont ensuite évincée.
Avec AFP
Source: France24