Tout est parti d’un renseignement précis faisant état de la présence desdits produits chimiques dangereux dans la capitale. Lesquels étaient dissimulés dans deux véhicules de transport interurbain. C’est ainsi que les unités spécialisées ont mis la main sur les deux cars qui ont été conduits dans la cour de la BMI pour vérification. A cette occasion, les agents douaniers y ont découvert 165 bâtons d’explosifs, 825 détonateurs électriques, 49 rouleaux de cordon détonant de 250 mètres chacun, soit 12 250 mètres au total et 9 bonbonnes de mercure, pour un poids total de 360 kilogrammes. L’ingéniosité des trafiquants témoigne de leur degré de professionnalisation : les explosifs et produits chimiques étaient soigneusement dissimulés dans des compartiments aménagés à des endroits insoupçonnés, notamment dans les réservoirs de secours et sous la fenêtre d’évaporation du climatiseur de chacun des véhicules. Ce mode opératoire d’une rare audace visait clairement à échapper aux contrôles classiques, apprend-on des services douaniers. Des mêmes sources, ces explosifs interceptés sont de la même nature que ceux utilisés par les groupes terroristes pour mener des attaques ciblées contre les infrastructures civiles et militaires, poser des engins explosifs improvisés (EEI), ou saboter les convois des forces de défense et de sécurité. Quant au mercure, son emploi est fortement associé aux sites d’orpaillage clandestins, mais également à certaines chaînes de fabrication artisanale d’explosifs. Cette saisie confirme une fois encore le lien dangereux entre trafics illicites et insécurité régionale, à l’heure où les groupes terroristes recherchent activement des ressources pour intensifier leurs activités criminelles. Ce nouveau succès est à mettre à l’actif de la stratégie de renseignement méthodique déployée par l’Administration des Douanes sous la conduite de l’Inspecteur général Amadou KONATÉ.
Depuis son arrivée à la tête de la Direction générale des Douanes, ce responsable a engagé une profonde mutation de l’appareil douanier, fondée sur l’anticipation, la traque ciblée et l’exploitation fine du renseignement. Ladite stratégie s’appuie sur des moyens modernisés, une coordination renforcée entre les unités, voire une culture du résultat. La vigilance des services est à son plus haut niveau. Quant à la coordination entre les différentes structures de lutte contre la fraude, elle est, de nos jours, l’un des piliers de la défense économique et sécuritaire du Mali.
Mamadou Diarra
Source: Le Pays