Du 21 au 22 mai 2019, la Minusma a, à travers sa Division des droits de l’homme et de la protection, organisé deux conférences sur la politique de Diligence voulue en matière de Droits de l’Homme. Ces conférences concernaient respectivement les partenaires internationaux du Mali et la partie nationale.
La première conférence a concerné les entités de la Minusma régulièrement appelées à collaborer avec des forces de défense et de sécurité non-onusiennes à savoir : UNPOL, la Force, DDR-SSR, Stabilisation et Relèvement, les membres de l’équipe pays des Nations Unies et le leadership des Nations Unies au Mali à travers le bureau du Représentant spécial du Secrétaire général des Nations Unies (RSSG), et ceux de ses adjointes. Le corps diplomatique a également été invité.
Cette activité a permis de sensibiliser les différentes parties prenantes sur les principes de la politique en question et d’échanger sur l’application concrète et l’état de sa mise en œuvre.
La deuxième conférence a concerné la sensibilisation des partenaires gouvernementaux des ministères de la justice, de la sécurité et de la protection civile, de la défense et des anciens combattants, ainsi que des représentants des forces de défense et de sécurité. Cette journée a permis de faire un rappel des fondements de la politique de diligence voulue en matière de droits de l’homme, un état des lieux sur la mise en œuvre de la politique au Mali.
La politique de diligence voulue en matière de droits de l’homme (PDVDH) a été adoptée en juillet 2011 par le Secrétaire général des Nations unies. Cette politique énonce les principes et les mesures visant à intégrer les droits de l’homme dans le soutien apporté par les entités des Nations unies aux forces de sécurité non-onusiennes, afin de veiller à ce que ce soutien soit conforme aux buts et principes de l’organisation et à ses obligations en vertu du droit international.
Son objectif est de s’assurer également que ce soutien ne soit pas apporté à des entités ayant commis ou étant susceptibles de commettre des violations des droits de l’Homme. Elle vise ainsi à contribuer à faire cesser les violations dont se rendent responsables ces unités. Cette politique est donc d’un intérêt capital pour les Nations unies dans la mesure où sa mise en œuvre participe à la préservation de sa légitimité, de sa crédibilité et de son image, mais aussi en raison de son impact sur le respect des droits de l’Homme.
La Résolution du Conseil de sécurité 2423 (2018), renouvelant le mandat de la Minusma, réaffirme cette priorisation de la PDVDH, en demandant à la Mission de veiller que : «(…) tout appui qu’elle apporterait aux Forces de défense et de sécurité maliennes le soit dans le strict respect de la Politique de diligence voulue en matière de droits de l’homme (…)» ; la même exigence étant attachée à tout appui fourni à la Force conjointe du G5 Sahel.
Ce contexte laisse entrevoir un appui de plus en plus important de l’ensemble du Système des Nations unies aux institutions étatiques, particulièrement celles qui sont en charge de la défense et de la sécurité. À ce titre, la Minusma conformément à son mandat a été appelée à «soutenir le redéploiement des Forces de défense et de sécurité maliennes réformées et reconstituées dans le centre et le nord du Mali», et à «soutenir le cantonnement, le désarmement, la démobilisation et la réintégration des groupes armés, notamment grâce à l’intégration dans les Forces de défense et de sécurité maliennes d’éléments des groupes armés signataires (…)».
Source : Minusma