La production mondiale de vin est la plus basse depuis soixante ans. En 2017, 250 millions d’hectolitres ont été produits, contre 273 millions en 2016, selon les chiffres publiés par l’Organisation internationale de la vigne et du vin (OIV) à Paris. Cette baisse historique a été provoquée par d’importants aléas climatiques qui ont eu lieu en Europe, mais aussi dans d’autres zones de production, notamment au Chili, en Nouvelle-Zélande et qui continuent en Afrique du Sud.
Gel de printemps, pluies torrentielles ou au contraire sécheresses ont eu raison d’une partie de ce millésime 2017. Si ce ne sont pas des pieds de vigne complètement dévastés (certains domaines bordelais ont constaté jusqu’à 70% des pertes), ce sont des raisins plus petits et donc des rendements plus bas que d’habitude qui ont été constatés dans les différentes parties du monde. Selon Jean-Marie Aurand, directeur général de l’OIV « les pays principalement touchés sont les grands producteurs européens. Mais il y en a d’autres, aussi. Il faut aller avant les années 2000 pour retrouver une production aussi basse à l’échelle mondiale. Et en France, il faut remonter à 1966, je crois, pour trouver une récolte aussi faible. »
L’Afrique du Sud : villes, vignobles logés à la même enseigne
Pour les trois plus grands producteurs, l’Italie, la France, l’Espagne, les pertes vont en moyenne jusqu’à 20%. Un peu moins pour le Chili (9,5 millions d’hectolitres produits, soit moins 6% par rapport à 2016) ou la Nouvelle-Zélande (2,9 millions d’hectolitres produits, soit une baisse de 9%). Pareil pour la Bulgarie, la Russie ou encore la Serbie. L’Afrique du Sud passe entre les gouttes avec 10,8 millions d’hectolitres de vin produits, l’an dernier. Un court répit seulement dans à une longue période marquée par la sécheresse. Des vignobles, mais aussi des villes, comme Le Cap, manquent sérieusement d’eau depuis des mois. « L’Afrique du Sud a connu en 2017 une production correcte. Elle n’est pas la plus élevée qu’elle avait connue, mais tout à fait correcte. En revanche, il semble que la vendange actuelle sera à nouveau plus faible », note le directeur général de l’OIV. On estime à 8,6 millions d’hectolitres la production sud-africaine de cette année.
La consommation de vins progresse aux Etats-Unis et en Chine
Depuis la crise de 2008/2009, la consommation de vin baisse dans les pays traditionnellement consommateurs. C’est le cas en France, au Royaume-Uni, au Portugal ou au Canada. Mais elle est compensée par de nouveaux pays (Etats-Unis et Asie notamment). Du coup, depuis environ quatre ans, on observe une stabilisation, voire une légère progression, de la consommation mondiale de vins : 240 millions d’hectolitres ont été consommés en 2014, 241 en 2015 et 242 en 2016. Les dernières prévisions tablent sur une consommation de 243 millions d’hectolitres en 2017. Des vins de plus en plus meilleurs dont sont avides les consommateurs de plus en plus avertis.
C’est une très bonne nouvelle pour les producteurs, mais aussi pour des marchands. Car, certes, la production mondiale de vin est en baisse, mais les exportations progressent. « C’est une tendance qui se poursuit au moins depuis 2000 », dit Jean-Marie Aurand. « Les vins s’internationalisent ». Quelque 44% de vins ont été exportés en 2017, contre à peine 25% il y a une douzaine d’années. Un marché dominé par l’Espagne, l’Italie et la France, et qui pèse 30 milliards d’euros dans le monde. Parmi les principaux exportateurs de vin en volume, on retrouve également le Chili, l‘Australie, ainsi que l’Afrique du Sud. En valeur, ce sont les vins français qui s’exportent le plus. Du côté des importateurs, c’est l’Allemagne qui importe le plus de vins en volumes. Des vins à petits prix pour la consommation quotidienne qui intéressent les consommateurs allemands. En revanche, le marché le mieux valorisé reste le marché américain. Depuis 2011, ce pays est le premier consommateur mondial de vin et confirme encore cette année sa position du leader. Les Américains consomment surtout les vins de production nationale, mais aussi des vins premium venus du monde entier
RFI