New York (© 2022 Afriquinfos)- Une revue d’ensemble du rôle de la mission de maintien de la paix au Mali (Minusma), est en cours suite » à la demande du Conseil de Sécurité « . Un processus qui nécessite des « solutions nouvelles« , a annoncé le secrétaire général de l’ONU ce 23 septembre 2022.
S’exprimant lors d’une réunion sur le Sahel en marge de la 77ème Assemblée générale des Nations unies, Antonio Guterres a souligné que cette nouvelle démarche découle des changements survenus au Mali et des défis qui persistent en dépit des efforts collectifs. « Des solutions nouvelles s’imposent« , a rétorqué Antonio Guterres. « Je formulerai des propositions en ce sens dans les mois à venir« , a-t-il ajouté.
Il y a quelques mois, notamment en juin, le Conseil de sécurité des Nations Unis prolongeait d’un an le mandat de la Minusma, jusqu’au 30 juin 2023, mais pour la première fois sans le soutien aérien de la France qui s’est totalement retirée du Mali en août.
La décision qui prévoit un maintien des effectifs actuels – 13.289 militaires et 1.920 policiers – demandait également au secrétaire général de présenter d’ici janvier un rapport pour éventuellement adapter le format de la Minusma et l’évolution de ses relations avec la junte militaire au pouvoir.
M. Guterres a exprimé son inquiétude face à « l’insécurité et à l’instabilité » au Sahel: « Soyons clairs: la crise sécuritaire au Sahel représente une menace mondiale« . « Si rien n’est fait, les effets du terrorisme, de l’extrémisme violent et du crime organisé seront ressentis bien au-delà de la région et du continent africain« , a-t-il encore insisté.
« Les rapports faisant état de graves violations des droits humains commises par des groupes armés non étatiques – mais aussi parfois par certaines forces de sécurité- sont très préoccupants« , a-t-il déclaré en présence des chefs d’Etat et de gouvernement de la région, des leaders de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao).
La réunion a également été l’occasion pour le patron de l’ONU d’interpeller la communauté internationale sur les autres maux qui gangrènent le Sahel.
« La communauté internationale doit trouver des solutions audacieuses pour aider la région du Sahel en Afrique à sortir de la crise sécuritaire, humanitaire et financière qui l’affecte », a plaidé le Secrétaire général.
« Il y a urgence. L’insécurité et l’instabilité politique au Sahel continuent d’aggraver une situation humanitaire déjà catastrophique. Dans certaines régions, l’État a perdu tout accès aux populations. Les groupes armés non étatiques consolident leur funeste emprise dans la région et cherchent même à étendre leur présence vers les pays du Golfe de Guinée », a constaté le chef de l’ONU.
D’après M. Guterres, la violence aveugle continue de tuer et de blesser des milliers de civils innocents, forçant des millions d’autres à fuir leur foyer, les femmes et les enfants en particulier subissant de plein fouet l’insécurité, la violence et les inégalités croissantes.
V.A.
Source: afriquinfos