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La justice barbare de l’EIGS

Dans une vidéo récemment mise en ligne, un groupe de l’EIGS mutile, au milieu d’un marché de la région d’Ansongo, trois hommes présentés comme des coupeurs de route. Des esprits simples pourraient se féliciter de cette parodie de justice, mais par cette triste démonstration le groupe ne fait qu’asseoir par la terreur sa domination dans une zone où il interdit par sa violence tout espoir de développement.

 

Les images sont d’une rare violence et rappellent les heures tristes du règne de terreur imposé par les terroristes du MUJAO à GAO et TOMBOUCTOU jusqu’en 2013. La morgue des tortionnaires témoigne de leur cruauté. Trois jeunes hommes, peut-être de petits voleurs, sans qu’aucun élément ne puisse le confirmer, sont amenés au milieu du marché puis affreusement mutilés en public. Un pied et une main coupés à chacun.

Comment croire à une volonté de justice devant cette manifestation aussi brutale de la loi du plus fort ? Ces trois jeunes ont ainsi été estropiés à vie sur les seules allégations de terroristes illettrés. Pour les populations que reste-t-il une fois passé le choc violent de la démonstration ?

En agissant de la sorte, le groupe djihadiste ne cherche qu’à contraindre par la terreur les populations qu’il maintient sous son racket dans le dénuement, la pauvreté et l’ignorance. Car tout territoire contrôlé par ces bandits devient une zone de non droit et voit forcément ses espoirs d’amélioration de la situation disparaître. Comment imaginer des services au profit des populations pouvoir se redéployer tant que ces régions restent sous la coupe des terroristes ?

S’ils n’ont pas toujours été exempts de tout reproche, les services de l’état et notamment de la sécurité et de la justice doivent toutefois pouvoir revenir dans des zones où ils ont disparu depuis trop longtemps.

Idrissa Khalou

SourceMalijet

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