Pour marquer à leur marnière la célébration du 54 ème anniversaire de l’indépendance du Mali, les jeunes de l’Union malienne du Rassemblement démocratique africain (UM-RDA Faso Jigi) ont organisé au siège du parti, à Korofina-Nord, une conférence débat autour des axes saillants du parcours de feu le président Modibo Kéita. Les conférenciers, Oumar Maïga et Yaya Gologo, tous deux du bureau politique national du parti de l’indépendance, ont mis l’accent sur le nationalisme, la foi de l’homme et son engagement anticolonialiste en faveur de son peuple.
Après avoir expliqué le nationalisme, l’anti-colonialisme et le non-alignement prônés par le président Modibo Kéita, le premier conférencier, Oumar Maïga a magnifié le caractère prémonitoire des discours de ce grand panafricaniste.
La vie de Modibo Kéita a été aussi très tôt marquée par son engagement dans les luttes de libérations nationales de par le monde. M. Maïga a insisté sur le combat du premier président de la République du Mali pour disposer d’une armée forte et bien équipée. » Nos adversaires ont tenté de nous créer la réputation de pays militarisé et agressif à cause de notre équipement en matériel militaire et de la mobilisation de toutes les couches de la population pour veiller jalousement sur notre indépendance. Mais, Camarades, pouvions-nous nous fier aux troupes de l’armée coloniale française pour défendre notre souveraineté nationale et l’intégrité de notre territoire, alors que des responsables de la France rêvent d’un grand Sahara contrôlé par eux ? Non ! On n’est bien défendu que par soi-même, et c’est pourquoi nous avons notre armée nationale, bien équipée et solidement soutenue par le peuple lui-même « .
Pour sa part, Yaya Gologo a mis en exergue le rôle de visionnaire de Modibo Kéita, qui a un grand amour pour son peuple, pour son bien-être.
Et L’ancien député Baba Haïdara dit Sandy de souligner l’industrialisation précoce du Mali sous le président Modibo Kéita. » S’il y a avait un pays industrialisé en Afrique dans les années 1960, le Mali devait certainement être le deuxième « , a-t-il lancé avant d’égrener la liste de quelques unités industrielles que comptait le pays en ces moments et qui ont été toutes fermées ensuite à cause d’une mauvaise gestion.
Concernant les témoignages sur l’homme Modibo Kéita, les conférenciers ont retenu quelques morceaux choisis : Léopold Sédar Senghor, premier président du Sénégal : » …Il ne croyait pas, il ne croit pas aux gris-gris et aux maraboutages, comme trop de musulmans et de chrétiens… Au temps du P.F.A., il ne manquait jamais de demander des sanctions pour les erreurs ou les fautes commises ; mais il évitait tout ce qui était excès, tout ce qui pouvait paraître comme ressentiment ou vengeance. Cela est très important… » Daba Kéita, ancien ministre de Modibo : » … Il recevait en tête à tête, sans témoin le citoyen malien qui demandait audience, et presque toujours, il l’apaisait grâce à la force de conviction que lui conférait sa grande et profonde sincérité… Il a toujours tendu la main pour relever le compagnon de route qui tombe… » Le journal « JEUNE AFRIQUE » commentant le coup d’Etat du 19 Novembre 1968 : » …. Avec Modibo à la tête du pays aucun compromis n’était possible en ce qui concerne la souveraineté, de cela, nous sommes surs. Seul entrait en ligne de compte l’intérêt du Mali… en tout cas quoi qu’il arrive à présent, Modibo restera aux yeux de la génération d’africains dont nous sommes ce qu’il a été: Un homme politique incorruptible… « .
Bruno D. SEGBEDJI
SOURCE: L’Indépendant