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La jeunesse, moteur de la Francophonie

La seconde Conférence internationale des jeunes francophones qui s’ouvre ce 17 septembre à Genève, devant 300 jeunes, en est la preuve vivante : en Francophonie, les jeunes ont pris le pouvoir et Michaëlle Jean, l’actuelle Secrétaire générale de l’Organisation, a été leur principale alliée.

 La jeunesse, moteur de la Francophonie

Elue en novembre 2014, lors du 15 ème Sommet des chefs d’Etats et de Gouvernements tenue à Dakar, l’ancienne Gouverneure générale du Canada n’avait pas le choix : le Sommet qui a fait d’elle la patronne de la Francophonie avait pour thématique « Femmes et jeunes en Francophonie : vecteurs de paix et acteurs de développement ». Ce Sommet est aussi celui qui a adopté la « Stratégie jeunesse de la Francophonie ».

D’emblée, il a fallu donner corps à la décision du Sommet de mettre sur pied l’Institut de la Francophonie pour l’Education et la Formation (IFEF), chargée, entre autres, de fournir aux États l’accompagnement nécessaire à la réalisation de l’Agenda pour l’éducation 2030. Premier résultat positif : les stratégies mises en place en matière de formation professionnelle et l’appui que l’IFEF a apporté à plusieurs Etats et gouvernements membres, ont déjà bénéficié à plus de 500.000 jeunes, à travers l’espace francophone.

Aussi, s’inspirant du Rapport 2016 sur la situation des jeunes francophones présentée lors du Sommet de Madagascar de novembre 2016, l’OIF a affiné davantage sa politique jeunesse, qui, ces dernières années, aura reposé sur quatre piliers : une pleine participation des jeunes francophones aux rencontres internationales et aux instances de la Francophonie ; la mobilité ; l’entreprenariat, l’innovation et la création et, enfin, la lutte contre la radicalisation et l’extrémisme violents.

Participation aux rencontres internationales et aux instances de la Francophonie

La présence des jeunes francophones dans la vie institutionnelle de la Francophonie est désormais une réalité. La Conférence des jeunes qui se tient à Genève actuellement, prépare, de fait, la participation de ceux-ci au prochain Sommet de la Francophonie consacré au « Vivre ensemble dans la solidarité, le partage des valeurs humanistes et le respect de la diversité : source de paix et de prospérité pour l’espace francophone». Ce sera les 11 et 12 octobre 2018 en Arménie.

Il y a un peu plus de deux ans, la même méthode avait été mise en œuvre. En octobre 2016, la première Conférence internationale des Jeunes francophones -précédée de rencontres régionales organisées dans l’Océan indien et en Europe centrale et orientale- s’était tenue à Paris autour de 280 participants qui avaient, tous, pu exprimer leurs points de vue sur la thématique du Sommet à venir. Les recommandations avaient été consignées dans une Déclaration relayée par une délégation de jeunes dépêchée au Sommet d’Antananarivo, en novembre 2016.

De 2015 à ce jour, les jeunes francophones auront fait entendre leurs voix dans toutes les enceintes, notamment à l’occasion de la 2ème Université de la citoyenneté et de la bonne gouvernance organisée en août 2015 à Abidjan, mais aussi au moment du 3ème Parlement mondial de la jeunesse pour l’eau, en Corée, en avril 2015, et encore lors de la Grande rencontre internationale des jeunes entrepreneurs francophones du monde organisé à Québec en avril 2017 autour de 600 jeunes du milieu des affaires, ou, plus récemment, lors du Forum de Dialogue avec les jeunes, organisé par le Président de l’Assemblée générale des Nations Unies à New York, le 30 mai 2018.

Dès l’année 2015, une campagne intitulée « J’ai à cœur ma planète» avait donné le ton en permettant à plus de 10 000 jeunes de s’exprimer sur les questions climatiques. Un « Appel des jeunes francophones pour un développement durable et solidaire » avait été adopté puis présenté en novembre de la même année à la Conférence des Parties sur le climat (COP 21) de Paris.

Si la Francophonie s’attache tant à assurer la pleine participation des jeunes de son espace aux grandes rencontres et consultations internationales, c’est qu’elle veut leur permettre d’exprimer leurs points de vue et se préparer à exercer, demain, des responsabilités.

Mobilité

La mobilité citoyenne des jeunes est devenue un axe majeur de la « Stratégie jeunesse » de la Francophonie. Ainsi, de 2015 à 2018, 207 jeunes ont bénéficié du programme « Volontariat international en Francophonie ». Ressortissants de 30 Etats et gouvernements membres de l’OIF, ces jeunes ont accompli leurs missions dans 36 pays, pour le compte de structures publiques ou privées. Aussi, l’OIF s’est attachée à accompagner la création ou le développement de programmes nationaux de volontariat au Benin, au Cameroun, Gabon, à Madagascar, au Mali, au Tchad.

Entreprenariat

Un programme de « Promotion de l’emploi par l’entrepreneuriat chez les femmes et les jeunes en Afrique sub-saharienne », doté d’un budget 10 millions d’euros, a été mis en œuvre au Bénin, au Burkina Faso, au Cameroun, en Côte d’Ivoire, au Gabon, en Guinée, à Madagascar, au Mali, au Niger, en République Centrafricaine, en République Démocratique du Congo, au Sénégal et au Togo. Depuis son lancement, 20 500 jeunes et femmes porteurs de projets ou entrepreneurs qui ont été accompagnés.

Ces dernières années, l’OIF a mis en œuvre nombre d’initiatives qui concourent à susciter l’innovation et la création chez les jeunes francophones. Il est en ainsi du prix du Jeune entrepreneur francophone doté d’un montant de 10 000 euros. Ce prix soutient les initiatives entrepreneuriales des jeunes, propriétaires d’entreprises et donne de la visibilité à leurs projets et initiatives. Les deux premières éditions se sont tenues en 2017 et 2018.

Innovation et création numérique

Depuis 2015, la jeunesse férue de TIC, est le moteur même de la transformation numérique en Francophonie. Ainsi, un Fonds francophone pour l’innovation numérique (FFIN), encourage les jeunes à créer des solutions innovantes à même de répondre aux besoins socio-économiques de leurs pays. Ainsi, des « Innovathons » ont été organisés autour des thématiques du développement durable, de la cyber-sécurité et des objets connectés. La même chose a été fait avec des organismes privés de soutien à l’entrepreneuriat dans le domaine du numérique, au Bénin, Sénégal, Maroc, Gabon, Côte d’Ivoire, Tunisie, Viêt Nam, Madagascar, Maurice, Togo, Rwanda et en Guinée. Des concours d’innovation ont permis de mettre en valeur la créativité de jeunes du Burkina Faso, du Congo et de de la R.D.C autour d’applications numériques innovantes dans les médias.

Quant au Forum international francophone jeunesse et emplois vert (FIJEV), il permet aux jeunes de 18 à 35 ans de valoriser et d’optimiser leur créativité via des concours et des ateliers offrant l’opportunité de présenter des projets susceptibles de générer des emplois dans le domaine de l’économie verte. Les subventions peuvent atteindre les 5 000 euros.

L’innovation de la jeunesse francophone est aussi désormais visible sur la toile : depuis 2016, le site du Réseau Finnov (www.francophonieinnovation.org) qui accueille près de 85000 visiteurs, jouit d’une popularité croissante.

Autre domaine où la jeunesse francophone se fait remarquer, est l’appui à la jeune création artistique et littéraire. L’OIF n’a cessé d’encourager les talents et de stimuler la création dans les domaines de la littérature, des arts du spectacle, des arts visuels, de la mode, du cinéma et de la production audiovisuelle en accompagnant à la fois les artistes, auteurs et producteurs ainsi que les entreprises culturelles.

Libres-ensemble et lutte contre la radicalisation violente

L’originalité de la démarche de l’actuelle Secrétaire générale est qu’elle s’est appuyée, dès sa prise de fonction, sur une réflexion autour du problème global du terrorisme, pour repenser toute la politique jeunesse de l’OIF. Partant du constat que les jeunes étaient les premières cibles du terrorisme et de la radicalisation violente, elle a ainsi  lancé, dès mars 2016, une initiative -devenue depuis lors un mouvement mondial- dénommé « Libres ensemble », qui a largement mobilisé les jeunes autour des thèmes de la solidarité, du respect et de la diversité, de la résistance à la tentation du repli sur soi et de la radicalisation violente. Un cadre de collaboration dédié à « Libres ensemble » a été créé et proposé aux Etats et gouvernements pour leur permettre d’intégrer cette initiative dans leurs actions et politiques nationales en faveur de la jeunesse. Aujourd’hui ce sont, plus de deux millions de jeunes qui été sensibilisés à travers les réseaux sociaux. Une déclinaison maritime du projet a suivi : le « Voyage Hermione 2018 – Libres ensemble de l’Atlantique à la Méditerranée » – a vu la participation d’environ 350 jeunes gabiers francophones au cours de 12 escales.

Le mouvement libre-ensemble est devenu un véritable rempart contre la radicalisation et l’extrémisme violents, deux domaines que les Etats-membres intègrent peu à peu dans leurs politiques publiques de jeunesse, avec l’appui de l’OIF.

Enfin, depuis le 7 septembre 2018, a été lancé « FrancoPREV », le premier réseau francophone de prévention de la radicalisation et de l’extrémisme violents pouvant conduire au terrorisme. A travers toutes ces initiatives, épouse assurément le rythme du monde actuel et investit, en même temps, sur l’avenir.

PressAfrique

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